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lundi 11 mars 2024

Enfin !

L’information nous est donnée, ce matin, selon laquelle le Gouvernement devrait soumettre au Parlement, dans les prochaines semaines, un projet de loi sur le « Droit de mourir dans la dignité ». On ne connaît pas encore le titre exact qui sera donné à ce projet de loi. Le titre importe peu. Ce qui compte c’est de créer une législation qui ne mettra plus hors la loi celles et ceux qui assistent une personne qui a décidé de mettre fin à ses souffrances. 

C’est un sujet sociétal, à l’évidence, et si on ne l’a pas traité plus tôt en France, c’est parce qu’il bouscule des convictions philosophiques ou religieuses bien ancrées chez certains de nos concitoyens. Dans notre pays où la liberté de conscience demeure une valeur fondamentale on peut être en désaccord avec ce projet et on a le droit de le dire. C’est à cet  exercice  que  s’est  livré  ce  matin, sur  France  Inter, un  membre de  l’Académie  Française, François  SUREAU, un  des  fondateurs  de  la « macronie ». Répétons-le, il en a le droit.

De la même façon, lorsque par conviction religieuse on considère que cette mesure est contraire à la doctrine, on peut y être opposé. Cela n’autorise pas cependant à faire du prosélytisme à rebours en condamnant, a priori, celles et ceux qui bénéficieraient de cette possibilité. C’est pourtant à cela que s’est employé, ce matin également sur la même radio, un prélat, évêque de son état. Le principe du « libre arbitre » défendu par les philosophes grecs de l’antiquité n’est évidemment pas accepté dans ce milieu.

Nous avons tous été confrontés à un contexte de souffrances intolérables pour l’un de nos proches, un père ou une mère, un frère ou une sœur, un ami. On sait alors que la seule issue possible réside dans la mort. Elle est inéluctable pour tous les êtres vivants. Les hommes et les femmes responsables doivent pouvoir choisir librement son moment et le faire dans le cadre légal. Nous disposons déjà de la possibilité de formuler des « directives anticipées ». Lorsque la loi sera effective, on pourra préciser sa volonté de mettre fin à sa vie. 

Des débats ne manqueront pas d’avoir lieu. On en a connus récemment lorsqu’il s’est agi d’inscrire le droit de l’IVG dans la Constitution. Ils avaient été plus violents en 1975 au moment de l’adoption de la loi VEIL. On en a connu également en 2013, lorsqu’à l’initiative des Socialistes, le mariage pour tous a été rendu possible.

Lorsqu’il s’agit d’intégrer dans le Droit des mesures de liberté, les arguments ne manquent pas aux adversaires de ces mesures pour influencer les décideurs, en l’occurrence, les Parlementaires.

« Liberté ! Liberté chérie » nous dit le 6ème couplet de notre hymne national, la Marseillaise. Cette valeur se doit d’être défendue en permanence car elle est toujours menacée. On le constate dans divers pays du monde. La liste est malheureusement trop longue. En France, les extrémismes surfent sur les insatisfactions des citoyens pour renforcer leur audience dans l’opinion. A terme, la liberté, les libertés risquent d’être menacées. Soyons vigilants.