Réagissez !

lundi 5 février 2024

L’heure est à l’initiative

Le nouveau Gouvernement MACRON-ATTAL va connaître aujourd’hui sa première motion de censure. Avant même sa discussion, les observateurs s’accordent pour annoncer qu’elle ne sera pas votée. Ses initiateurs, la Gauche, sont pleinement dans leur rôle d’opposants. Ils dénoncent la politique libérale de l’Exécutif. Le Premier Ministre ne sollicite pas un vote de confiance de l’Assemblée Nationale. Ils concrétisent leur défiance par le dépôt d’une motion de censure.

A quoi bon un tel acte politique quand on sait d’avance qu’il est voué à l’échec ?

D’abord parce que les résultats d’un vote ne sont jamais connus à l’avance et qu’il faut attendre les résultats avant d’en tirer les conclusions.

Ensuite parce que dans une Démocratie, toutes les occasions doivent être saisies par la minorité qui ambitionne de devenir la majorité pour exprimer ses critiques de la politique menée et pour formuler des propositions alternatives qui finiront par convaincre les électrices et électeurs. Or, force est de constater qu’après avoir perdu le pouvoir il y a 7 ans, la Gauche n’est pas encore parvenue à arrêter un projet commun et un programme de gouvernement.

Le  Parti  Socialiste  sort  lentement, trop  lentement, de  la  léthargie  dans  laquelle  l’a  plongé son  échec  en  2017, malheureusement  confirmé en 2022. La  faible  audience  qui  est devenue la sienne dans l’opinion ne facilite pas l’émergence d’une expression mobilisatrice. Un projet politique, pour être perçu favorablement, doit s’appuyer sur trois éléments : un bilan, un programme, une incarnation.

Le bilan existe, ce sont toutes les avancées politiques, économiques, sociales, sociétales que la Gauche peut mettre à son actif depuis près d’un siècle. « Un morceau avalé n’a plus de goût » nous dit un proverbe. L’oubli l’emporte si on ne rappelle pas obstinément ce qui rend meilleure qu’elle ne l’était dans le passé notre vie individuelle et collective. Parce que des erreurs politiques ont été commises dans un passé récent, certains socialistes se sentent culpabilisés et n’osent pas valoriser les décisions des gouvernements socialistes des quarante dernières années.

Le programme est en devenir. Le travail se réalise trop lentement. Dans les récents débats que la France a connus, la réforme des retraites et l’immigration, le PS a davantage critiqué que proposé. Il est indispensable que les Socialistes définissent ou actualisent des propositions dans tous les domaines de la vie collective avant de définir un programme de gouvernement partagé par toutes les sensibilités de gauche qui aspirent à gouverner.

L’incarnation est sans doute la question la plus difficile à résoudre. Une chose est sûre, l’ère mélenchoniste doit être close. Il y a des femmes et des hommes de valeur dans les rangs de la Gauche qui ne sont pas encore parvenus à devenir le symbole vivant de l’alternance souhaitable et souhaitée.

Des initiatives sont à prendre. Elles relèvent de la volonté de celles et de ceux qui sont aux responsabilités.