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jeudi 1 février 2024

La communication, ça ne suffit pas

On a assisté, mardi dernier, à un exercice de communication politique qu’on peut considérer comme réussi. Le nouveau Premier Ministre, dont la jeunesse peut séduire, a prononcé son discours de politique générale devant les députés. Il n’a pas engagé sa responsabilité sachant pertinemment que la majorité relative dont il dispose n’était pas assurée d’être complétée par des voix venues d’ailleurs. La Droite (LR) aurait pu le faire, à la fois en tenant compte de la composition même du Gouvernement que les observateurs ont qualifié de « sarkoziste », mais aussi en se réjouissant que les axes de la politique envisagée dans de nombreux domaines correspondaient à ses orientations.

Pour l’instant, on se trouve devant une série de déclarations d’intentions, un catalogue de mesures ont titré certains journaux. Il faudra attendre de connaître le contenu de ces mesures à travers les projets de lois qui devraient concrétiser ces intentions. On peut néanmoins considérer d’ores et déjà que la justice sociale ne sera pas au rendez-vous. Cela suscitera forcément des réactions d’opposition tant de la part des organisations politiques que des corps intermédiaires, syndicats ou associations.

La crise agricole qui pèse actuellement sur le climat social, en France et en Europe, est une première épreuve à laquelle doit faire face le Gouvernement. Cette crise ne relève pas d’une génération spontanée. Elle n’a rien à voir avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement. C’est pourtant celui-ci qui devra apporter les réponses susceptibles de satisfaire les agriculteurs. Le sommet européen qui se tient aujourd’hui à Bruxelles contribuera peut-être au règlement des problèmes posés.

Le Gouvernement devra également tenir compte de cette journée de grève dans l’Education Nationale qui se déroule ce jeudi. Ce mouvement traduit la grande insatisfaction, justifiée, des enseignants. Ces derniers ont désormais affaire à une ministre dont le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’est pas une ardente supportrice de l’enseignement public. Ses déclarations mensongères sur ses choix personnels concernant ses enfants ont soulevé une très grande émotion chez les défenseurs de l’Ecole.

Les enseignants manifestent aujourd’hui pour obtenir de meilleures conditions d’exercice de leurs missions qui passent notamment, mais pas seulement, par un niveau de rémunération digne de ce métier. Les interventions gouvernementales, déjà affichées par le Premier Ministre lors de son cours passage à la tête de l’Education Nationale, inquiètent à juste titre enseignants et parents d’élèves. Ce n’est pas le port de l’uniforme par les enfants et les adolescents qui garantira une formation de qualité des professeurs ou un accompagnement diversifié des élèves en difficulté scolaire.

On pourrait développer ici de nombreux autres sujets, certains ayant fait l’objet d’annonces comme le logement ou le service national universel. On y reviendra lorsqu’ils seront effectivement traités par le Gouvernement.

On aurait pu dénoncer l’absence dans les annonces de certaines politiques comme celle concernant les personnes âgées. Là encore, ce sont des thèmes qui ne manqueront pas de venir sur le devant de l’actualité. 

S’il est incontestable que le Premier Ministre est un bon communiquant, il lui faut désormais démontrer qu’il est aussi un bon gouvernant.