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jeudi 15 février 2024

Il assume…

Le nouveau Premier Ministre, mais peut-on dénommer ainsi l’agent d’exécution de la politique antisociale de Monsieur MACRON, a un maître-mot à la bouche : « j’assume… ».

C’est un peu facile et, surtout, cela permet d’excuser ou de justifier des décisions de l’exécutif qui s’opposent au principe de justice sociale à laquelle aspirent nos concitoyens. Il n’hésite pas, en s’abritant derrière ce concept de l’assumation, à envisager le vote favorable de l’extrême-droite pour obtenir une majorité à l’Assemblée Nationale. Alors qu’il rappelle à l’envi son engagement au sein du PS avant de se rallier à la macronie, on ne peut qu’éprouver une absence complète de considération pour ce genre de personnage. Cela vaut d’ailleurs pour toutes celles et tous ceux qui, depuis 2017, ont renié leurs engagements premiers pour la Gauche comme pour la Droite pour se rallier au libéralisme macronien. En politique, l’opportunisme est malheureusement parfois une référence.

Monsieur ATTAL assume donc. Il montre à nouveau son cynisme aujourd’hui en tentant de monter les usagers des transports contre les grévistes de la SNCF. Vieux réflexe pratiqué par la Droite lorsqu’elle gouvernait que de se ranger du côté de ceux qui sont forcément gênés par un mouvement de grève au détriment de la recherche d’une réponse aux revendications. Jamais des salariés du secteur public ou d’une entreprise privée ne cessent le travail pour le plaisir. Le droit de grève est un droit fondamental. Il est l’ultime recours pour faire aboutir une revendication légitime. Essayer de dresser les usagers contre les grévistes est indigne d’un gouvernement.

Jusqu’où assumera-t-il les mises à mal de certains droits sociaux ? C’est la question qui se pose quand on constate les intentions de l’exécutif pour l’indemnisation des demandeurs d’emploi, les conditions envisagées pour le versement du RSA, la suppression de l’allocation pour les fins de droit. La courbe de popularité très positive dont il a bénéficié au cours des derniers mois et qu’il a su cultiver par une communication très professionnelle ne manquera pas de s’inverser. « L’enfer de Matignon » aura sur lui les mêmes effets que ceux qu’ont connus tous ses prédécesseurs.  Saura-il alors assumer réellement les difficultés créées par l’ampleur des problèmes politiques à résoudre ? La réponse est à venir.

Parmi ces problèmes, celui du logement est l’un des plus cruciaux. La solution envisagée par le Gouvernement est de modifier la loi SRU et d’intégrer dans le quota de logements sociaux que les communes doivent respecter, sauf à être pénalisées, les logements dits intermédiaires. Le Premier Ministre encourage également à la surélévation des immeubles. Face à une situation aussi préoccupante, on pourrait croire à une plaisanterie alors qu’il suffirait de dégager des crédits pour encourager la construction de logements par les organismes H.L.M.

Assumer est une chose, gouverner en est une autre. Cette dernière sous-entend davantage de considération pour nos concitoyens.