Le 21 février prochain sera une date d’une très grande importance qui devrait être célébrée comme une journée symbolique par toutes celles et tous ceux qui, en France, savent ce que le nazisme a apporté comme malheurs. C’est ce jour-là, le 21 février 2024, 80 ans après sa mort, que Missak MANOUCHIAN et son épouse Mélinée entreront au Panthéon. C’est là que la France inhume des hommes et des femmes envers qui la Patrie doit avoir une reconnaissance comme c’est indiqué au fronton de cet édifice.
Il faudra retenir de MANOUCHIAN qu’il était d’origine étrangère, Arménien dont la famille fut décimée lors du génocide organisé par les Turcs en 1915. Bien qu’installé en France et travaillant légalement, on lui refusera la nationalité française à deux reprises. Malgré cela, il s’engagera dans la Résistance à l’occupant nazi. Il sera malheureusement arrêté et fusillé le 21 février 1944.
Combien d’étrangers sont-ils morts en défendant la France ? C’est assurément un nombre important qu’ont oublié les xénophobes et les racistes de la Droite et de l’extrême-droite aujourd’hui, eux qui réclament des mesures drastiques contre les immigrés.
Comment ne pas être interpellé par le « recrutement » par le RN d’un haut-fonctionnaire français en charge jusqu’en avril 2022 de diriger l’agence européenne Frontex, organisme chargé par l’UE d’assurer la gestion des frontières extérieures ? Il est vrai que ce personnage fait l’objet d’une procédure disciplinaire, ce qui l’a amené à démissionner de ces fonctions. Son masque est définitivement tombé lorsqu’il s’est engagé dans la liste d’extrême-droite pour les élections européennes.
Comment ne pas être choqué par la position de Marine LE PEN quand elle considère que « livrer des armes à l’Ukraine, c’est contribuer à ce que le conflit perdure » ? C’est évident que pour elle, ce pays, prêt à entrer dans l’Union Européenne et dans l’OTAN, doit être « russifié » et passer sous le joug du sinistre POUTINE. Elle préfère, et c’est bien connu, l’assassin d’Alexeï NAVALNY qui, selon elle, n’a pas annexé illégalement la Crimée, aux combattants ukrainiens de l’indépendance de leur pays face à la volonté hégémonique du « boucher du Kremlin ».
Quand, dans le même temps, les sondages nous informent d’un score élevé pour la liste d’extrême-droite aux élections européennes, on se demande jusqu’où l’aveuglement de certains de nos concitoyens nous entraînera vers un abîme politique. On a envie de crier : « Français, réveillez-vous, le fascisme est à votre porte ».
Le 6 février 1934, les fascistes d’alors, ancêtres des lepénistes d’aujourd’hui, ont fait vaciller la République. Dès le 12 février, Socialistes et Communistes s’engageaient ensemble pour lutter contre le fascisme et la guerre. Cela amènera le succès du Front Populaire deux ans plus tard. L’Histoire ne se répète pas, disait MARX, elle bégaie. En février 2024, son bégaiement s’accentue et doit alerter tous les défenseurs de la Démocratie, de la République et de la Paix. La Gauche française a une occasion à saisir. Il faudra dire et répéter à nos concitoyens qu’une voix pour la liste du RN, c’est un pas de plus vers un retour aux heures les plus noires de notre Histoire.
