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lundi 22 janvier 2024

Et maintenant…

Cette semaine qui commence apportera assurément des éléments qui contribueront à l’analyse et à l’action politique à venir.

C’est jeudi prochain, en principe, que le Conseil Constitutionnel répondra aux différentes saisines dont il a été l’objet sur la loi immigration. Hier, 160 manifestations ont été organisées en France, rassemblant plusieurs dizaines de milliers de citoyens, 150 000 selon certaines estimations, qui ont exprimé leur opposition à une législation à caractère raciste et xénophobe voulue par la macronie.

Certes, on ne peut pas envisager une influence de ces manifestants sur les décisions du Conseil Constitutionnel. Il n’empêche que cela devrait contribuer à une prise de conscience des Françaises et des Français quant aux choix politiques de l’Exécutif et de la majorité (relative) qui le soutient.

Très vraisemblablement, des dispositions votées par la Droite et l’extrême-droite seront déclarées contraires à la Constitution. On ne dénoncera jamais assez le comportement du Président de la République, du Gouvernement et des Députés macronistes qui ont voté le texte et des mesures dont ils reconnaissaient, à priori, le caractère anticonstitutionnel.

A peine le texte voté, Monsieur MACRON saisissait lui-même le Conseil, sachant pertinemment que celui-ci annulerait des dispositions non conformes. Il l’a fait dans des conditions juridiques telles que sa saisine n’a pas été formulée correctement et qu’elle a été qualifiée de « saisine blanche » par des observateurs. Acte délibéré ou acte manqué ? L’avenir nous en dira peut-être davantage. 

Une telle illustration du manque de considération à l’égard de nos institutions, de la part de celui qui doit en être le garant, comme le prévoit notre texte fondamental, doit nous interpeller sur la gouvernance actuelle. Le pouvoir personnel, avec toutes ses conséquences sur le fonctionnement de la Démocratie, devient de plus en plus prégnant. Ce n’est pas la désignation de l’actuel Premier Ministre qui contredira cette analyse.

Par ailleurs, la colère exprimée par les agriculteurs, en France et en Europe, la hausse annoncée dans des proportions préoccupantes des tarifs de l’électricité, le pouvoir d’achat des ménages qui se dégrade de plus en plus, ces éléments parmi d’autres, ne peuvent que contribuer à développer le sentiment d’inquiétude pour l’avenir qui pèse sur nos concitoyens.

Cela favorise l’extrême-droite dont certains médias, sous la coupe de BOLLORÉ, cultivent à loisir l’intérêt qu’il faut lui porter. Un ressaisissement s’impose d’urgence. En Allemagne, qui a connu les heures les plus noires de son Histoire à partir de l’arrivée au pouvoir de cette extrême-droite, des manifestations sont organisées pour en dénoncer la menace de son retour. En France, les organisations démocratiques et républicaines doivent s’en préoccuper.

Dans 140 jours, nous voterons pour élire les députés européens. Ce sera l’occasion de montrer quelle Europe nous voulons et, surtout, ce que nous ne voulons plus jamais revoir. Celles et ceux qui apporteront leurs suffrages aux candidats « lepénistes » prendront une lourde responsabilité devant l’Histoire.