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jeudi 18 janvier 2024

Rien de nouveau

Depuis mardi soir et le « show » télévisé du Président de la République, beaucoup de commentaires ont été faits par des observateurs et des responsables politiques. Un seul suffirait : la surprise n’était pas au rendez-vous.

Sur la forme, Jupiter fut égal à lui-même. Dominant son auditoire du haut d’une tribune aménagée à cet effet, il a asséné ses vérités en insistant lourdement sur tout ce qui a été fait grâce à lui depuis 2017. C’est bien connu : avant l’arrivée de Monsieur MACRON à l’Elysée, rien n’a été décidé, organisé, mis en œuvre… même lorsqu’il était en responsabilité auprès de François HOLLANDE, soit à la Présidence, soit au gouvernement. « Ceux qui me critiquent n’ont rien fait dans les 40 ans qui précèdent » disait-il le 20 décembre dernier dans une longue interview télévisée. 

Pour sa mise en scène (il a fait du théâtre et il veut qu’on en fasse à l’école), il s’était assurément inspiré de la forme gaullienne des rencontres avec la presse mais sans avoir le panache du Général. 

Sur le fond, les critiques ont été nombreuses et ont traduit une impression générale : rien de nouveau. Compte-tenu de ses déclarations d’intention formulées à plusieurs reprises en décembre, on s’attendait à des annonces d’importance. Il avait en effet, à plusieurs reprises, laisser entendre un « rendez-vous avec la nation » en laissant planer le mystère sur le contenu de ce qu’il déclarerait.

Ce « rendez-vous » ne fut rien d’autre qu’un « meeting » électoral au cours duquel l’élu est venu expliquer ce qu’il faut retenir de son action. 

On doit à la vérité de reconnaître la fermeté de ses propos à l’égard de l’extrême-droite lepéniste. Il était temps alors qu’il y a quelques semaines encore, la macronie faisait siennes les thèses racistes et xénophobes du Rassemblement National et d’une partie de la Droite « ciottiste ».

Pour le reste, rien de nouveau sinon une confirmation de politiques déjà décidées ou déjà annoncées. Il est difficile de contester désormais l’ancrage à droite de l’exécutif actuel et de la majorité (relative) qui le soutient. Le sarkozysme est de retour.

Le  vote  de  la  loi « immigration » a  suscité  des  réactions  au sein  même des macronistes. Le  Ministre de  la  Santé  a  démissionné. D’autres ont envisagé de le faire mais l’ambition personnelle  a  pris  le pas sur l’attachement aux valeurs. On prête l’intention à quelques députés « Renaissance » qui n’ont pas voté la loi immigration de constituer un groupe dissident. Tout cela n’est qu’hypothèse.

Par contre, les électrices et électeurs qui ont voté MACRON pour éviter LE PEN se sentent désormais floués. Le moment est sans doute venu pour qu’ils reviennent à s’intéresser à la social-démocratie. Les élections européennes du 9 juin prochain seront la bonne occasion.