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jeudi 25 janvier 2024

Agriculture et Europe

La vie politique de ce jeudi sera incontestablement marquée par la décision du Conseil Constitutionnel sur la loi immigration, décision qui sera rendue aujourd’hui selon des règles calendaires fixées par la Constitution. Nombreux ont été les commentaires formulés à l’égard de cette saisine. Nous n’en ajouterons pas avant de connaître le « verdict ».

On ne peut évidemment pas ne pas se préoccuper du mouvement de protestation du monde agricole. Face à l’ampleur que prend ce mouvement, le Gouvernement donne l’impression d’être paralysé. L’inexpérience du Premier Ministre, le désintérêt manifesté par le Président de la République parti en voyage officiel en Inde pour, nous dit-on, « consolider » le partenariat contribuent à créer cette impression d’incapacité à résoudre les problèmes posés par les agriculteurs.

Dans ce domaine, les adversaires de la construction européenne ont toujours été à l’avant-garde pour dénoncer la responsabilité de l’U.E, hier de la C.E.E, en matière agricole. Ils occultent complètement les avantages qui résultent de la P.A.C. (Politique agricole commune) mise en œuvre il y a 62 ans et qui aura contribué à une évolution positive de cette dimension économique importante que représente l’agriculture, en France et dans l’ensemble de l’Union Européenne. A  quatre  mois  de  l’élection  des  députés  européens, certains  extrémistes n’hésitent  pas  à « surfer » sur la crise traversée en ce moment pour développer leurs arguments hostiles à l’Europe.

Ces élections européennes du 9 juin prochain constituent, nul n’en doute, un rendez-vous important pour l’Europe et pour la Gauche française.

Soixante-sept ans après la signature du Traité de Rome, en 1957, par six pays fondateurs, nous ne sommes pas encore parvenus à une Europe politique qui faciliterait des avancées dans de nombreux domaines. Les 27 Etats membres que compte aujourd’hui l’Europe sont trop souvent dans la défense d’intérêts particuliers plutôt que dans la mise en œuvre de politiques qui répondraient aux attentes des 450 millions d’européens.

Pour y parvenir, il faudrait que les électeurs et les électrices de  juin  prochain  répondent  à cette  question  simple : quelle  Europe  voulons-nous ? Les propositions des différentes listes qui s’affronteront permettront d’y répondre. Nous y reviendrons. 

Ce sera également un rendez-vous important pour la Gauche. Les quatre composantes de l’accord électoral de la NUPES, en 2022, présenteront des listes différentes. Cela ne convient pas à Jean-Luc MÉLENCHON qui aurait voulu continuer de bénéficier de sa « suprématie » à Gauche pour imposer une stratégie irréaliste qui ne permettrait pas l’alternance et le retour de la Gauche au pouvoir. Nous aurons donc l’opportunité d’établir un nouveau rapport de forces qui, s’il place le PS en bonne position, permettra d’envisager l’avenir avec davantage d’optimisme.

Le Parti Socialiste a adopté son programme européen en décembre dernier. Ce programme sera l’une des bases de l’élaboration des propositions du P.S.E. (Parti socialiste européen) soumises au vote le 9 juin prochain. 

Le PS prépare la liste de ses candidats. Ses adhérents se prononceront par un vote le 8 février. La composition de cette liste, son degré d’ouverture à des personnes non-membres du PS, contribueront à susciter l’intérêt des votants du 9 juin.

Souhaitons qu’il en soit ainsi.