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lundi 4 mai 2020

Sortir du flou

Lorsqu’un incendie éclate sur un territoire, forestier ou non, sur un site industriel, dans un immeuble, les mots qui rassurent sont incontestablement : « Le feu est circonscrit et maîtrisé ».

Pour le COVID-19, c’est ce qu’on aimerait entendre : « L’épidémie a cessé de se développer ».

Or, ces mots, on ne les entend pas clairement exprimés, soit par des médecins dont la mission est de veiller sur notre santé, soit par des responsables politiques qui ont en charge l’organisation de notre vie collective quel qu’en soit son environnement.

On ne les entend pas parce que ceux qui devraient les prononcer ne le savent pas ou ne veulent pas donner de faux espoirs à une population au sein de laquelle l’inquiétude demeure.

Alors, que faire ?

Il convient surtout d’éviter de donner l’impression que l’on pratique du « pilotage à vue », que l’on hésite, qu’une intention affichée un jour n’est plus valable le lendemain. Malheureusement, c’est ce que nous connaissons de la part du Gouvernement. Il n’y a donc pas de surprise : 24 % seulement de Français sont satisfaits de l’Exécutif alors qu’en Allemagne, c’est la moitié de la population qui est rassurée par la politique de Madame MERKEL. Cela va même jusqu’à 80 % si on y ajoute les Allemands qui ne sont ni satisfaits ni insatisfaits.

Ce n’est pas une critique, c’est un constat devant lequel le Président de la République et son Gouvernement propose… une prolongation de l’état d’urgence sanitaire.

On pourrait l’admettre si cela n’entraînait pas des mesures encore plus restrictives de nos libertés individuelles et collectives. Ce n’est pas ainsi que l’on se débarrassera de la pandémie.

Quand on est malade, on s’en remet à son médecin. Celui-ci nous conduira à la guérison en utilisant les moyens que la science lui aura fournis.

Pour sortir la France de la léthargie et de la peur dans laquelle elle est enfermée depuis deux mois, il appartient au pouvoir en place de créer la dynamique indispensable à sa renaissance. La confiance sera rétablie lorsque les décisions, les orientations, les choix seront clairs et précis. Les conditions de la réouverture des établissements scolaires, lundi prochain, sont loin de l’être et illustrent le flou qui entoure la politique gouvernementale.

Avec le temps, on pourra apprécier si l’assignation à domicile à laquelle nous avons été contraints aura eu des effets positifs pour notre santé physique et psychologique. Dans l’immédiat, et parce que le choix du déconfinement a été décidé à partir du 11 mai, ce sont des mesures de « libération » que les Français attendent. C’est au Parlement que revient la responsabilité de garantir que nos principes républicains fondamentaux ne sont pas remis en question.