Deux jours après le discours du Premier Ministre devant l’Assemblée Nationale pour annoncer les mesures de déconfinement prévues à partir du 11 mai prochain, beaucoup d’incertitudes, de nombreuses inconnues demeurent.
Une nouvelle fois, je déplore que, sous prétexte de COVID-19, on nous impose un « Parlement croupion » par comparaison avec ce que l’Angleterre a connu en 1648.
D’une manière générale, soit le confinement, c’est-à-dire la privation de libertés dont nous sommes l’objet, est efficace pour limiter le développement de la maladie, soit ce n’est pas le cas et les contraintes imposées par l’Exécutif sont injustifiées.
Mais comment le savoir lorsque ce même Exécutif, à travers ses différentes composantes, Président de la République, Premier Ministre, membres du Gouvernement, tient des discours contradictoires d’un jour à l’autre ?
Il est évident que parmi les priorités du moment, il faut à tout prix (quel qu’en soit le prix disait le Chef de l’Etat, le 16 mars dernier) éviter une augmentation considérable du nombre de personnes malades. Il est tout aussi évident que la vie collective, ses activités de toute nature, ne peuvent pas être mises en sommeil sans qu’on sache quand ce sera terminé.
Les avis des médecins, des scientifiques sont bien entendu indispensables pour permettre la décision politique. Pour un médecin, un malade contagieux doit être isolé. Mais tous les Français ne sont pas contagieux. Or, on a l’impression que le Gouvernement considère que chacun d’entre nous est un potentiel propagateur de la maladie.
On comprend bien qu’il faut tester pour prévenir. Il est surprenant que depuis bientôt quatre mois, les pouvoirs publics ne se soient pas consacrés d’abord à ce type d’actes. Au lieu de cela, on nous sort toute une série d’arguments pour ou contre le port d’un masque, sur leur fabrication industrielle, artisanale ou domestique. Ce n’est pas cela qui contribue à rassurer nos concitoyens.
Dans une dizaine de jours, nous devrions entrer dans une phase de déconfinement progressif. Les activités économiques, commerciales, sociales reprendront selon un rythme qui reste à définir. Les enfants et adolescents retrouveront le chemin des établissements scolaires. Mais, là encore, les propos ministériels contradictoires ne contribuent pas à rassurer pleinement les familles.
J’ai évoqué, dans un précédent blog, l’importance de l’unité nationale pour marquer la cohésion de notre collectivité. Encore faut-il que l’Exécutif y contribue. Or, ce n’est pas toujours le cas et les commentaires vont bon train sur les divergences d’appréciation entre le Président de la République et le Premier Ministre. C’est pourtant de ce niveau-là que doit venir d’abord tout ce qui permettra de lever les incertitudes.
