Le Gouvernement, par la voix du Premier Ministre, a présenté devant une « poignée » de députés, moins de 13 % de la représentation nationale, les mesures qu’il entend mettre en œuvre pour sortir du confinement.
La méthode pourrait satisfaire celles et ceux qui constatent le rôle secondaire dévolu aux parlementaires sous prétexte de pandémie.
Les Députés ont écouté Edouard PHILIPPE. Les porte-parole des groupes ont livré leurs analyses des intentions gouvernementales. Un vote a permis à la majorité d’approuver des intentions de l’Exécutif. En réalité, c’est un vote de confiance qu’a sollicité le Gouvernement. Cette procédure ne peut pas être considérée comme la preuve d’un bon fonctionnement de nos institutions. Sous prétexte de COVID-19, on a eu droit à une caricature de la Démocratie.
Le vote indicatif qui a conclu ce faux débat ne sert à rien puisque c’est le Gouvernement qui décidera, in fine, des mesures de déconfinement : voilà la conception macronienne de la démocratie parlementaire.
Les enquêtes d’opinion font état de la défiance des Français vis-à-vis des responsables politiques. Comment pourrait-il en être autrement quand le Gouvernement a aussi peu de considération à l’égard des citoyens, à travers leurs représentants.
Décidément, ce virus aura non seulement causé la mort de plusieurs milliers de personnes dans notre pays mais il aura aussi mis en péril le fonctionnement de nos institutions. La différence est pourtant de taille : scientifiquement, on n’a pas encore trouvé le moyen de combattre ce virus. Politiquement, rien ne justifie un tel mépris de la République.
On retiendra avec satisfaction le report, sinon l’abandon, du projet de suivi numérique des citoyens susceptibles d’avoir été en contact avec le virus, le respect des libertés n’étant pas garanti. Il faudra cependant rester vigilant car cette intention reste présente dans l’esprit de certains.
Que retiendront nos concitoyens de l’annonce de ces mesures ? Il est trop tôt pour le dire. Ce qui est sûr c’est que beaucoup d’incertitudes demeurent. Or, on sait bien que l’incertitude entraîne l’inquiétude.
Nous avons besoin d’un Gouvernement qui rassure. Au lieu de cela il nous démontre une nouvelle fois qu’il est incapable de réellement gérer la crise et ses conséquences et qu’il improvise.
