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jeudi 7 mai 2020

On déconfine

La France se prépare à sortir de ce confinement, c’est-à-dire de l’« assignation à domicile », auquel nous avons été contraints depuis huit semaines.

Y avait-il un autre moyen pour juguler le développement de la maladie causée par le COVID-19 ? La réponse à cette question ne pourra être donnée qu’avec le temps, et à partir des éléments de la recherche médicale engagée partout à travers le monde.

Par contre, si l’on compare avec la situation telle qu’elle fut gérée dans d’autres pays, y compris dans des Etats membres de l’Union Européenne, il apparaît que la méthode française n’était certainement pas la meilleure. Cependant cela n’est pas le problème du moment.

Pour l’heure, ce qui importe c’est d’observer et de faciliter la reprise des activités du pays et cela dans toutes leurs dimensions. Le Gouvernement, par la voix du Premier Ministre, a précisé les conditions du déconfinement.

Elles découlent de l’état d’urgence sanitaire décidé par l’Exécutif et dont la prolongation est débattue actuellement au Parlement. Le Sénat a largement modifié la proposition du Gouvernement. Les Sénateurs ont fixé le terme de cette prolongation deux semaines plus tôt que ce que souhaitait le Gouvernement, le 10 juillet au lieu du 24. Ils ont accepté la création d’un système d’information pour identifier les personnes infectées par le virus en imposant des garanties protégeant les droits individuels et en refusant d’habiliter le Gouvernement à légiférer, seul, par ordonnances.

Que fera la majorité des Députés beaucoup plus inféodée à l’Exécutif que la majorité sénatoriale ? La question trouvera sa réponse dans les prochaines heures.

Nous savons depuis cette fin d’après-midi comment l’Exécutif a décidé de ce que sera notre vie collective à partir du 11 mai. Le Premier Ministre a confirmé le calendrier en insistant sur la vigilance dont il faudra faire preuve, l’objectif étant d’empêcher l’épidémie de repartir. On ne peut que souscrire à cet objectif.

Le dispositif envisagé pour l’Ecole ne me satisfait pas : l’éducation n’est plus nationale puisque c’est dans chaque commune qu’elle sera organisée, à l’initiative des maires. L’obligation scolaire n’est plus la règle : les familles pourront dispenser leurs enfants d’aller à l’école.

L’année scolaire 2019-2020 n’aura pas été ordinaire, c’est le moins que l’on puisse dire. Les enfants, les adolescents n’auront pas reçu l’enseignement auquel ils avaient droit. Il aurait donc été nécessaire que le Ministre de l’Education Nationale fasse preuve d’imagination plutôt que de gérer les conséquences de la crise sanitaire « à la petite semaine ». C’est en septembre prochain, à la rentrée, qu’il faudra apporter aux élèves de tous les niveaux ce qu’ils n’auront pas reçu au cours du dernier trimestre de cette année scolaire. Lorsque ce sera fait, en décembre, il sera temps alors d’aborder le programme de la classe supérieure dans laquelle les élèves se seraient retrouvés si le COVID-19 n’avait pas perturbé le déroulement de l’année en cours.

Une telle hypothèse aurait nécessité une concertation avec les organisations d’enseignants et de parents d’élèves car sa mise en œuvre n’aurait pu être que l’aboutissement d’une étude approfondie. Les huit semaines de confinement le permettaient.