Tous
les observateurs de la vie politique française s’accordent pour reconnaître la
réussite du mouvement social de ce 5 décembre.
La
réussite tient à l’importance de la participation. On a droit à la
« bataille des chiffres » habituelle en pareil cas entre ceux qui
sont donnés par la police et l’estimation des organisateurs.
Le
nombre exact de participant n’a pas d’importance. Les images publiées sur les
différentes chaînes de télévision suffisent pour constater l’ampleur du
mouvement.
La
réussite découle également de l’adhésion de l’opinion qui est apparue avant,
pendant et après la grève elle-même. Les Français ont compris les menaces qui
pèsent sur notre système de protection sociale. Ils ont dit au gouvernement et
au Président de la République qu’ils n’acceptaient pas que des règles
comptables entraînent une régression en matière de justice sociale.
La
réussite est enfin la conséquence d’un déroulement quasi-parfait des
différentes manifestations à travers la France. Très peu d’exactions et
d’atteintes aux biens du fait de casseurs ont été relevées.
La
preuve a été donnée, s’il en était besoin, qu’un mouvement de masse bien
encadré par des organisateurs responsables pouvait se dérouler sans incidents
graves comme on en a connus au début des manifestations des « gilets
jaunes ».
Saluons
l’action mesurée, contrôlée et donc efficace des services de police chargés
d’assurer la sécurité.
C’est
désormais à l’Exécutif qu’il appartient de procéder à une sortie de crise.
Entendra-t-il les Français qui, dans la rue certes, ont réclamé une inflexion
significative de sa politique sociale pour tendre vers davantage de justice ?
On
connaît parfaitement toutes les données de la problématique :
l’allongement de la durée de la vie est la conséquence d’un système de santé
publique de qualité, malgré l’insuffisance de moyens dont il souffre. Cela
entraine un nombre grandissant de personnes bénéficiant de la retraite. Le
Gouvernement a le légitime souci de veiller à l’équilibre des comptes. Notons
que cet équilibre existait à la fin du quinquennat de François HOLLANDE sans
qu’il ait entrainé une diminution des prestations servies aux bénéficiaires.
C’est
pourtant cette solution qui est engagée aujourd’hui alors que le financement de
la protection sociale passe par des choix budgétaires garantissant cet
équilibre. La Contribution Sociale Généralisée (C.S.G.) créée en 1990 à
l’initiative des Socialistes a constitué un élément complémentaire des
cotisations patronales et salariales, ces « charges sociales » tant
critiquées par les patrons et la Droite réactionnaire.
Nul
doute que le 5 Décembre constituera une date de référence dans la bataille
permanente qu’il nous faut mener pour la justice sociale.