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vendredi 6 décembre 2019

Réussite

Tous les observateurs de la vie politique française s’accordent pour reconnaître la réussite du mouvement social de ce 5 décembre.

La réussite tient à l’importance de la participation. On a droit à la « bataille des chiffres » habituelle en pareil cas entre ceux qui sont donnés par la police et l’estimation des organisateurs.

Le nombre exact de participant n’a pas d’importance. Les images publiées sur les différentes chaînes de télévision suffisent pour constater l’ampleur du mouvement.

La réussite découle également de l’adhésion de l’opinion qui est apparue avant, pendant et après la grève elle-même. Les Français ont compris les menaces qui pèsent sur notre système de protection sociale. Ils ont dit au gouvernement et au Président de la République qu’ils n’acceptaient pas que des règles comptables entraînent une régression en matière de justice sociale.

La réussite est enfin la conséquence d’un déroulement quasi-parfait des différentes manifestations à travers la France. Très peu d’exactions et d’atteintes aux biens du fait de casseurs ont été relevées.

La preuve a été donnée, s’il en était besoin, qu’un mouvement de masse bien encadré par des organisateurs responsables pouvait se dérouler sans incidents graves comme on en a connus au début des manifestations des « gilets jaunes ».

Saluons l’action mesurée, contrôlée et donc efficace des services de police chargés d’assurer la sécurité.

C’est désormais à l’Exécutif qu’il appartient de procéder à une sortie de crise. Entendra-t-il les Français qui, dans la rue certes, ont réclamé une inflexion significative de sa politique sociale pour tendre vers davantage de justice ?

On connaît parfaitement toutes les données de la problématique : l’allongement de la durée de la vie est la conséquence d’un système de santé publique de qualité, malgré l’insuffisance de moyens dont il souffre. Cela entraine un nombre grandissant de personnes bénéficiant de la retraite. Le Gouvernement a le légitime souci de veiller à l’équilibre des comptes. Notons que cet équilibre existait à la fin du quinquennat de François HOLLANDE sans qu’il ait entrainé une diminution des prestations servies aux bénéficiaires.

C’est pourtant cette solution qui est engagée aujourd’hui alors que le financement de la protection sociale passe par des choix budgétaires garantissant cet équilibre. La Contribution Sociale Généralisée (C.S.G.) créée en 1990 à l’initiative des Socialistes a constitué un élément complémentaire des cotisations patronales et salariales, ces « charges sociales » tant critiquées par les patrons et la Droite réactionnaire.

Nul doute que le 5 Décembre constituera une date de référence dans la bataille permanente qu’il nous faut mener pour la justice sociale.