Le
Gouvernement et le Président de la République tentent de justifier la réforme
de notre système de retraite en utilisant deux arguments aussi fallacieux l’un
que l’autre. Ils essaient aussi, avec le concours de quelques médias, de rendre
le mouvement impopulaire en soulignant à l’envi « la situation
insupportable de ces pauvres Français privés de transports, d’écoles, de
services publics ».
Une
grève a forcément des inconvénients puisqu’elle perturbe le fonctionnement
habituel de ce qui contribue à notre vie collective. S’il n’en était pas ainsi,
la grève ne servirait à rien.
Lorsqu’il
s’agit de défendre notre système de protection sociale ou nos services publics,
tout le monde doit se sentir concerné.
J’évoquais
le caractère fallacieux des arguments utilisés par l’Exécutif.
Pour
celui-ci, la réforme envisagée pour nos retraites permettrait d’établir une
égalité de traitement de tous les citoyens. Ce principe d’égalité a été
instauré en 1789, à la Révolution Française. Il faut le défendre en permanence.
Cependant,
on ne le met pas en application en supprimant des droits à telle ou telle
catégorie professionnelle. La suppression des régimes spéciaux entraînerait une
injustice historique s’il provoquait un nivellement par le bas.
Ces
régimes spéciaux pour diverses professions n’ont été mis en œuvre qu’en réponse
à des revendications estimées fondées et légitimes. Ne le seraient-elles plus
pour Jupiter et ceux qui le suivent encore ?
La
référence au conducteur d’autobus du Havre, ville du Premier Ministre, ou
d’Amiens, ville de naissance du Président de la République, est significative.
Ce conducteur doit avoir les mêmes droits que son collègue parisien sans que ce
dernier ait à en pâtir.
Argument
fallacieux donc que d’utiliser cette référence à notre devise républicaine.
Il
en est de même pour la mise en avant du nécessaire équilibre financier d’un
système de retraite diversifié. Ce doit être la préoccupation première de tout
responsable politique : les finances publiques doivent toujours être en
équilibre.
Je
le disais vendredi dernier, François HOLLANDE y est parvenu et avant lui, Lionel
JOSPIN, entre 1997 et 2002. Ils ont parfaitement réussi cet exercice, sans
jamais diminuer la protection sociale des Français. Alors, pourquoi la Droite
n’y parvient-elle pas ?
La
réponse est évidente : les libéraux ne veulent pas avoir recours à une
recette provenant de l’imposition, la CSG par exemple.
Bien
entendu, cela ne doit pas être source de nouvelles injustices. L’opinion
publique de notre pays a bien compris que Monsieur MACRON était le
« président des riches » et qu’il ne proposerait pas une justice
fiscale digne de ce nom. La règle du « chacun selon ses moyens » doit
être appliquée.
« Cours
camarade » chante Alex BEAUPAIN. On pourrait ajouter : Résiste,
camarade, au libéralisme facteur d’injustices, qui nous est imposé.