Le
Gouvernement navigue à vue. C’est ce qui semble devoir être retenu lorsqu’on
constate de quelle manière des annonces, considérées comme fermes et
définitives, ne sont pas suivies de la mise en œuvre de leur objet et même
enterrées après la condamnation de leurs auteurs.
Le
dernier avatar de cette nature concerne l’abandon de la suppression envisagée,
et même arbitrée par le Premier Ministre, de l’exonération fiscale accordée aux
personnes âgées qui emploient un salarié à domicile. C’est Madame PENICAUD,
Ministre du travail, qui est déjugée par Edouard PHILIPPE.
Mais
qui croire ? Les déclarations de certains ministres, de conseillers du
Gouvernement, de députés de la majorité sont tellement contradictoires que cela
ne permet pas d’être pleinement rassuré sur les intentions de l’Exécutif.
Après
que des responsables macronistes ont dénoncé l’aide médicale aux étrangers (AME)
au prétexte d’un usage abusif, le Président de la République entend évaluer
cette mesure de solidarité internationale décidée par la Gauche en 2000.
Il
faut se méfier d’une évaluation macronienne car, et compte tenu des
orientations libérales et mondialistes du Chef de l’Etat, on peut craindre le
pire.
Profitant
de son voyage à New York, Monsieur MACRON, dans une interview à la radio Europe
1, est revenu sur sa relation à l’immigration. On lui prête une référence à
Michel ROCARD quand ce dernier déclarait, il y a trente ans : « la France
ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Espérons que l’Histoire
rétablira la seconde partie de ce propos : « …mais elle doit en
prendre sa part ».
Car,
alors, tout était dit. Il ne s’agit pas, comme je l’ai écrit jeudi dernier, d’être
angélique mais de s’inscrire dans une philosophie de la solidarité qui ne fait
pas partie de la doctrine présidentielle actuelle.
En
matière d’incertitudes sur la manière de gouverner, on peut également faire
référence à la réforme des retraites et à ce qu’on en connaît, c’est-à-dire pas
grand-chose.
S’inspirant
du « grand débat » lancé en décembre 2018 pour répondre au mouvement
des « gilets jaunes », Monsieur MACRON renouvelle la formule et a prévu
d’organiser une série de prétendues rencontres avec les Français pour traiter
de cette réforme. Nous connaissons sa grande capacité à « noyer le poisson »,
à séduire et endormir son auditoire.
Nos
concitoyens ne seront pas dupes. Ce dont nous avons besoin, c’est de connaître
les intentions réelles de ceux qui nous gouvernent.
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Au
moment où j’écris ce blog, j’apprends la disparition de Jacques CHIRAC. J’ai eu
l’occasion de le rencontrer directement, soit à l’Assemblée Nationale où il fut
député, soit dans ses fonctions de Premier Ministre ou de Président de la
République. Je n’en conserve que des souvenirs positifs, même s’il a conduit
des politiques que je désapprouvais.