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lundi 30 septembre 2019

La leçon à tirer


La disparition de Jacques CHIRAC ne laisse personne indifférent.

Certes, la couverture médiatique de cet évènement contribue pour beaucoup à cette réaction affective de l’opinion. Mais ce n’est pas seulement cela. Pour les Français, Jacques CHIRAC a fait partie de la vie politique française et internationale et a occupé une place importante dans leur vie personnelle.

Qu’on ait soutenu et approuvé son action ou, à l’inverse, que l’on s’y soit opposé dans le respect des règles démocratiques, un élément significatif me semble devoir être retenu : toute action politique ne peut être menée qu’à partir d’une organisation structurée. Le rôle des partis politiques est mis en évidence.

Jacques CHIRAC n’a pu réussir le parcours qui fut le sien qu’en s’appuyant sur un collectif.

Depuis la libération, en 1944, la Droite libérale française a connu plusieurs appellations, du RPF aux Républicains en passant par l’UNR, le RPR ou l’UMP. La base idéologique est demeurée identique. Seul le nom a changé.

Depuis trois ans, certains s’emploient à convaincre les Français que la Gauche et la Droite n’ont plus de raisons de s’opposer et que les partis politiques sont devenus inutiles. L’opinion, sensible à ce discours, exprime son désintérêt pour la vie politique et cela se traduit par une augmentation significative du nombre d’abstentionnistes dans les élections ou par la naissance de mouvements spontanés qui entraînent souvent la violence.

Jacques CHIRAC, comme François MITTERRAND avec le Parti Socialiste, savait l’importance du parti pour gagner une élection puis pour soutenir l’action engagée.

On me dira que c’est en récusant le rôle des partis que l’actuel Président de la République a gagné son élection.

Qu’on ne se méprenne pas : Monsieur MACRON s’est engagé dans la bataille politique en séduisant et en débauchant des hommes et des femmes appartenant alors sans équivoque à une famille politique. Il a créé ce mouvement des « marcheurs » qui fonctionne comme un parti politique. J’ajouterai : sans démocratie interne. Le dernier exemple, celui des investitures pour les élections municipales, en témoigne.

Si, ce faisant, ce mouvement abandonnait son fonctionnement autoritaire et menait une politique contre les injustices sociales, on pourrait s’en satisfaire. Au contraire, le libéro-mondialisme qui l’anime entraîne l’accroissement des inégalités. Cela ne peut que susciter l’opposition de celles et de ceux qui sont attachés à la solidarité.

Aujourd’hui, la Gauche s’emploie à relever le défi, en même temps qu’elle se reconstruit. Les hommes passent, les valeurs demeurent.