Dussé-je
être accusé de poursuivre le Président de la République de ma vindicte, j’en
prends le risque en dénonçant, après d’autres, les propos inadmissibles de
Monsieur MACRON tenus lundi soir devant les parlementaires qui le soutiennent.
Le
Chef de l’Etat, sans doute inspiré par Monsieur SARKOZY qu’il voit régulièrement,
a cru bon de faire pencher encore plus à droite le macronisme en dénonçant l’immigration
dont nous serions victimes. C’est proprement scandaleux.
Quand
un ministre, Monsieur DENORMANDIE, dénonce le « tourisme médical »
des étrangers, quand Madame NDIAYE, porte-parole du Gouvernement, nous dit que « la
France doit s’armer face aux migrations », on se demande si l’extrême-droite
n’est pas devenue majoritaire dans notre pays.
En
condamnant ainsi cette nouvelle orientation de l’Exécutif, je ne fais pas preuve
d’angélisme. Il y a de réels problèmes liés à l’immigration telle qu’elle est
reçue en France. Trop de nos concitoyens la perçoivent comme facteur de
dangers.
Alors,
puisqu’il y a des problèmes, le pouvoir en place gagnerait en reconnaissance s’il
défendait les solutions qui, jusqu’alors, n’ont pas été mises en œuvre.
Reconnaissons
d’abord que ce qui touche à l’immigration ne concerne pas que la France. D’autres
pays y sont confrontés.
Nous
avons la chance d’être membre de l’Union Européenne. Les gouvernements des
Etats membres se grandiraient en décidant d’une véritable politique européenne
de l’immigration. On est loin d’y être. On a même tendance à s’en éloigner
depuis que la nouvelle Commission Européenne compte dans ses rangs une
commissaire chargée de « défendre le mode de vie européen ». Mais il
n’est pas trop tard pour corriger les effets de ce choix si le Conseil européen
fixe les bonnes orientations en la matière.
Au
plan international, le Haut Commissariat pour les réfugiés, agence des Nations
Unies, devrait pouvoir intervenir plus efficacement si les Etats constitutifs
de l’ONU et leurs dirigeants en décidaient.
Enfin,
en France, notre Gouvernement ferait mieux de se préoccuper de l’accueil, de l’hébergement,
de la formation de celles et de ceux qui fuient leur pays d’origine pour venir
en France plutôt que de faire des amalgames nauséabonds.
Tous
les défenseurs des libertés, de la Démocratie, de la dignité humaine ne
manqueront pas de faire connaître leur désapprobation de la ligne que semble
choisir le Chef de l’Etat.