Depuis
le cruel échec de la Gauche en 2017, toutes les initiatives de rassemblement
sont à suivre avec intérêt. C’est la raison pour laquelle le projet de Raphaël
GLUCKSMANN de réunir sur une même liste aux élections européennes des
représentants de différentes sensibilités politiques allait dans le bon sens.
Les
résultats obtenus auraient pu être meilleurs (6,3 %) mais on doit tenir compte
du refus de Benoît HAMON (6,36 % à l’élection présidentielle de 2017) qui a
présenté une liste qui n’a obtenu que 3,27 % et de celui de Yannick JADOT qui
avait soutenu HAMON en 2017.
Il
ne s’agit pas de faire une addition mais de considérer qu’une partie des
électeurs de HAMON et de JADOT auraient pu voter pour la liste du Parti Socialiste.
Ce
week-end, c’est Madame AUTAIN, mélenchoniste indépendante et Madame FAUCILLON,
communiste, qui ont provoqué une réflexion collective sur l’avenir de la
Gauche.
Il
faut regretter que le PS n’ait pas été de la partie. S’il n’a pas été considéré
comme bienvenu dans une telle opération au prétexte d’une opposition à la
politique du quinquennat de François HOLLANDE, on a tort. L’Histoire analysera
les aspects positifs en même temps que les erreurs de gouvernance. Laissons
faire le temps.
Pour
l’heure, c’est d’abord le rassemblement de toutes les force de Gauche qu’il
faut privilégier. Des divergences existent, on le sait, notamment sur les
moyens d’action. Les valeurs de justice sociale, de démocratie, de liberté sont
partagées par tous : ne retenons que cela.
C’est
d’autant plus indispensable que des dossiers méritent une approche commune et
urgente. La première me semble être de tout mettre en œuvre pour rassembler les
4,7 millions de signatures nécessaires pour l’organisation du référendum qui
écartera la privatisation des aéroports de Paris prévue par le Gouvernement. On
est sur la bonne voie mais il faut intensifier le mouvement.
Par
ailleurs, des menaces lourdes pèsent sur notre système de retraite. Si la
théorie d’un régime universel pouvait paraître intéressante à étudier, les
tergiversations de l’Exécutif suscitent de plus en plus d’inquiétude chez les
salariés et les organisations syndicales. La vigilance s’impose.
Enfin,
le traitement des étrangers en situation irrégulière devient de plus en plus
préoccupant. Les conditions d’accueil dans les « centres de rétention »
sont inacceptables. Le fichage exigé par le Gouvernement auprès du « 115 »,
numéro d’urgence social, sommé de communiquer aux préfets le nom des personnes
en détresse qui sollicitent un accueil d’urgence ou une insertion sociale
témoigne de la volonté du pouvoir d’organiser la « chasse aux clandestins ».
Il
ne s’agit pas « d’accueillir toute la misère du monde » comme le disait
Michel ROCARD en 1989 mais de faire preuve d’humanité en direction de personnes
en grande difficulté.
Ces
trois exemples illustrent bien la nécessité de la mobilisation de tous ceux qui
sont attachés à la solidarité et au respect de l’Homme et de ses droits
fondamentaux.