C'est donc
une Française, Madame LAGARDE, qui dirigera la Banque Centrale Européenne.
C'est le résultat d'âpres discussions entre les représentants des États
membres. On a prêté à Monsieur MACRON une forte pugnacité afin de
préserver les intérêts de son parti, les Libéraux et, accessoirement, de
la France.
Madame
LAGARDE dispose assurément des qualités lui permettant d'exercer les
responsabilités qu'elle assumera dans quelques semaines. Pour autant,
n'oublions pas que c'est une femme politique de droite. Son action,
lorsqu'elle était Ministre de Nicolas SARKOZY ou à la tête du F.M.I. ne l'a pas
amenée à faire preuve de progressisme mais bien de conservatisme.
Ainsi, si le
Président de la République a réussi à faire barrage au premier candidat de
Madame MERKEL pour présider la Commission Européenne, c'est quand même une
Allemande qui exercera cette fonction. Que ce soit une femme est en soit un
élément très positif. Il ne fallait pas s'attendre à avoir un homme ou une
femme de gauche à la tête de l'exécutif européen compte tenu du fait que les
États membres, dans leur grande majorité, sont dirigés par la Droite.
Dans ce
partage des rôles, force est de constater que Monsieur MACRON, qui a endormi
les Français en 2017 par sa théorie du « ni de droite ni de gauche »
n'a pas cherché à faire désigner une personnalité de gauche pour une fonction
attribuée à la France.
Malgré les
faibles capacités d'intervention de la diplomatie européenne, je me réjouis que
ce soit un Socialiste espagnol qui sera chargé de représenter l'Europe dans ses
relations avec le reste du Monde. Il y a dans ce domaine de lourds
dossiers à traiter, qu'il s'agisse des nombreux conflits armés qui
affectent trop de pays ou de la mise en œuvre d'une politique de protection de
la planète qui sera d'autant plus efficace qu'elle sera portée au nom des
513 millions de citoyens européens.
Je me
réjouis tout autant que ce soit un Socialiste italien qui a été désigné
Président du Parlement Européen élu le 26 mai dernier. Quel magnifique « pied
de nez » au sinistre fasciste SALVINI qui vient d'être désavoué par
la justice de son pays pour l'arrestation et l'emprisonnement inadmissibles de
Carola RACKETE, capitaine courageuse du bateau humanitaire transportant des
migrants en détresse.
Évoquer dans
un même billet la nomination de Madame LAGARDE et l'arrestation de Madame
RACKETE pourrait paraître antinomique. Certes, sauf à considérer que l'action
politique, où qu'elle soit menée, doit toujours s'appuyer sur des valeurs
fondamentales. C'est ce qui a manqué à Bruxelles comme à Lampedusa.