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jeudi 4 juillet 2019

De Bruxelles à Lampedusa


C'est donc une Française, Madame LAGARDE, qui dirigera la Banque Centrale Européenne. C'est le résultat d'âpres discussions entre les représentants des États membres. On a prêté à Monsieur MACRON une forte pugnacité afin de préserver les intérêts de son parti, les Libéraux et, accessoirement, de la France.
      
Madame LAGARDE dispose assurément des qualités lui permettant d'exercer les responsabilités qu'elle assumera dans quelques semaines. Pour autant, n'oublions pas que c'est une femme politique de droite. Son action, lorsqu'elle était Ministre de Nicolas SARKOZY ou à la tête du F.M.I. ne l'a pas amenée à faire preuve de progressisme mais bien de conservatisme.

Ainsi, si le Président de la République a réussi à faire barrage au premier candidat de Madame MERKEL pour présider la Commission Européenne, c'est quand même une Allemande qui exercera cette fonction. Que ce soit une femme est en soit un élément très positif. Il ne fallait pas s'attendre à avoir un homme ou une femme de gauche à la tête de l'exécutif européen compte tenu du fait que les États membres, dans leur grande majorité, sont dirigés par la Droite.

Dans ce partage des rôles, force est de constater que Monsieur MACRON, qui a endormi les Français en 2017 par sa théorie du « ni de droite ni de gauche » n'a pas cherché à faire désigner une personnalité de gauche pour une fonction attribuée à la France.

Malgré les faibles capacités d'intervention de la diplomatie européenne, je me réjouis que ce soit un Socialiste espagnol qui sera chargé de représenter l'Europe dans ses relations avec le reste du Monde. Il y a dans ce domaine de lourds dossiers à traiter, qu'il s'agisse des nombreux conflits armés qui affectent trop de pays ou de la mise en œuvre d'une politique de protection de la planète qui sera d'autant plus efficace qu'elle sera portée au nom des 513 millions de citoyens européens.

Je me réjouis tout autant que ce soit un Socialiste italien qui a été désigné Président du Parlement Européen élu le 26 mai dernier. Quel magnifique « pied de nez » au sinistre fasciste SALVINI qui vient d'être désavoué par la justice de son pays pour l'arrestation et l'emprisonnement inadmissibles de Carola RACKETE, capitaine courageuse du bateau humanitaire transportant des migrants en détresse.

Évoquer dans un même billet la nomination de Madame LAGARDE et l'arrestation de Madame RACKETE pourrait paraître antinomique. Certes, sauf à considérer que l'action politique, où qu'elle soit menée, doit toujours s'appuyer sur des valeurs fondamentales. C'est ce qui a manqué à Bruxelles comme à Lampedusa.