Trente-trois
listes se présentent au suffrage des Français pour nous représenter au
Parlement Européen. Du jamais vu qui montre les limites du droit à une
élection.
Deux
mille six cent sept personnes qui s’engagent, par leur acte de candidature,
pour certains d’entre eux, à défendre l’Europe, à imaginer et mettre en œuvre
des politiques qui serviront les citoyens des Etats membres de l’Union, ce
pourrait être un signe de vitalité politique.
Mais
j’ai dit « pour certains d’entre eux » car nous savons qu’il en est
qui ne sont candidats que pour détruire l’Europe.
Trente-trois.
On prête ce vocable aux médecins qui invitent leurs patients :
« dîtes trente-trois », en les auscultant. Il est vrai que l’Europe a
besoin de soins intensifs pour qu’elle retrouve sa raison d’être : offrir
aux 512 millions d’européens un espace de liberté, de démocratie, de
développement et de protection.
Trop
nombreuses sont les situations vécues qui témoignent que nous n’y sommes pas
encore : les salaires, la protection sociale, l’accueil des immigrés, la
défense de l’environnement ne sont que quelques exemples de sujets pour
lesquels l’Europe pourrait avoir un rôle plus actif.
En
matière de justice sociale, et récemment encore, Monsieur MACRON s’est opposé à
la proposition de la Commission concernant une meilleure rémunération du congé
parental. Il s’agissait, par le dispositif proposé, d’assurer une réelle
égalité femmes-hommes. Il faudra encore attendre pour qu’il en soit ainsi.
Oui
le véritable enjeu des élections du 26 mai prochain, dans trois semaines, sera
d’abord l’Europe et non de savoir quelle liste, macronienne ou lepeniste,
arrive en tête.
Bien
sûr, le contexte national sera présent dans le débat et incitera les électeurs
à faire le choix de telle liste ou de telle autre.
La
Gauche de Gouvernement participe malheureusement à cette
« balkanisation » des listes de candidatures. Un rassemblement plus
large que celui proposé par les Socialistes aurait été possible si les égos de
HAMON ou JADOT ne les avaient pas convaincus qu’ils étaient, l’un et l’autre,
le centre du monde.
Le
Parti Socialiste a fait le choix du rassemblement. La tête de liste
« Envie d’Europe écologique et sociale », Raphaël GLUCKSMANN
n’est pas issu de ses rangs comme ne l’était pas François MITTERRAND en 1965, à
l’élection présidentielle où il mit le Général de Gaulle en ballotage avec le
soutien des Socialistes.
L’Histoire
ne se répète pas écrivais-je lundi dernier. Faisons-en sorte que le 26 mai
prochain, l’histoire européenne ne vive pas un moment de régression.