Incontestablement,
la gouvernance de la France change de méthode. Le Président de la République,
tirant les leçons des semaines de tension écoulées, renvoie vers le
gouvernement la mise en œuvre des mesures dont il a fixé les orientations. On en
revient, depuis quelques jours, à un fonctionnement de nos institutions
conforme à la lettre mais surtout à l’esprit des textes de référence, la
Constitution, notamment.
Quel
crédit peut-on accorder à un tel changement ? Seul le temps nous apportera
la réponse à cette question. On ne peut pas, a priori, s’opposer à cette
situation nouvellement créée. On peut, bien entendu, être sceptique sur la
sincérité de la volonté présidentielle.
Depuis
deux ans, nous avons malheureusement pu constater que le libéralisme avec tous
ses méfaits en matière d’injustice sociale était redevenu la référence après
les années SARKOZY et CHIRAC.
Les
chantiers ouverts par Monsieur MACRON à l’occasion de sa conférence de presse,
le 25 avril dernier, avec les grands axes qu’il a fixés, ne peuvent que
susciter de l’inquiétude. L’école, la retraite, la fonction publique,
l’organisation des pouvoirs publics sont des sujets qu’il faut en permanence
adapter aux évolutions de la société. Les modifications envisagées et évoquées
par le Chef de l’Etat sont davantage conformes à des choix conservateurs que
progressistes.
Le
débat va donc se poursuivre sur la base de propositions concrètes émanant du
Gouvernement.
En
filigrane des changements annoncés, il importera d’être attentif à tout ce qui
sera susceptible de modifier, voire de porter atteinte à nos libertés
fondamentales.
Le
Président de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme (CNCDH)
a considéré récemment qu’elles sont en danger. Rien de comparable bien entendu
avec ce qui se passe en Chine, en Russie ou en Egypte. Cependant, sous prétexte
de sécurité renforcée, par petites touches successives, et ce au cours des
quarante dernières années, la perception du concept de liberté fondamentale n’a
plus autant d’acuité.
Dans
ce domaine en particulier et d’une manière générale, la vigilance s’impose.
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Erratum : Dans mon blog du lundi 29 avril,
j’ai cité l’Estonie comme l’un des Etats membres de l’Union Européenne dirigés
par les socio-démocrates. C’était une erreur. Un nouveau gouvernement est en
place à Tallinn depuis le 29 avril. Il compte même en son sein des ministres
d’extrême-droite.