Réagissez !

vendredi 26 avril 2019

Et maintenant…


Comme beaucoup de Français, sans doute, j’ai suivi avec intérêt la conférence de presse de Monsieur MACRON. A la fin de sa prestation je me suis demandé ce qu’il fallait retenir de son discours introductif et de ses réponses aux questions pertinentes qui lui ont été posées.

Sans tomber dans l’anti-Macron systématique, il convient cependant de se livrer à une analyse critique des déclarations du Chef de l’Etat.

Depuis son élection, en mai 2017, c’est-à-dire après deux ans d’exercice du pouvoir, c’est la première fois que le Président de la République se livre à cette pratique d’une rencontre avec la presse, en direct et relayée par les radios et chaînes de télévision.

C’est dommage pour le bon fonctionnement de notre Démocratie alors que la médiatisation extrême de la vie politique contraint à délivrer régulièrement des informations sur les orientations et décisions retenues. Monsieur MACRON s’est plaint d’avoir été mal compris dans ses formulations ressenties de façon blessante. Il n’en tenait qu’à lui, soit d’éviter de les formuler, soit de les expliciter davantage.

On savait que Monsieur MACRON avait fait du théâtre dans sa jeunesse. Pendant deux heures et demie, hier soir, il nous a donné une idée de son talent et de sa capacité de séduction de son auditoire pour mieux l’endormir. On peut lui décerner, sans hésiter, le « Molière » de l’interprétation tel qu’il est attribué, chaque année, aux comédiens.

En écoutant attentivement ses analyses et les orientations qu’il entendait suivre, j’ai eu souvent l’impression qu’il venait « d’inventer l’eau chaude ». Il est vrai qu’il ne tire son expérience que de sa formation de haut-fonctionnaire ou de banquier, deux domaines où la relation humaine n’est pas la priorité.

Si la crise des « gilets jaunes » lui a fourni l’occasion de découvrir les préoccupations premières des Français, et l’importance des élus et des corps intermédiaires, elle aura au moins servi à cela.

Les commentateurs dressent ce matin des listes de mesures annoncées pour l’avenir. Attendons d’en connaître la formulation juridique et politique pour émettre un point de vue.

Néanmoins, deux de ces mesures m’amènent à réagir. La première est relative à cette intention de créer une assemblée de « tirés au sort ». C’est un gadget qui n’est absolument pas représentatif et qui n’a pas sa place dans une démocratie organisée.

La seconde concerne ce choix réaffirmé de diminuer le nombre de parlementaires. C’est démagogique, populiste et surtout dangereux. Le bon fonctionnement de notre République en pâtira forcément.

Faudra-t-il à nouveau danser et chanter la Carmagnole de 1792 ou sortir les bonnets phrygiens pour que les citoyens montrent leur attachement à la Démocratie et à la République ?