Comme
beaucoup de Français, sans doute, j’ai suivi avec intérêt la conférence de
presse de Monsieur MACRON. A la fin de sa prestation je me suis demandé ce
qu’il fallait retenir de son discours introductif et de ses réponses aux
questions pertinentes qui lui ont été posées.
Sans
tomber dans l’anti-Macron systématique, il convient cependant de se livrer à
une analyse critique des déclarations du Chef de l’Etat.
Depuis
son élection, en mai 2017, c’est-à-dire après deux ans d’exercice du pouvoir,
c’est la première fois que le Président de la République se livre à cette
pratique d’une rencontre avec la presse, en direct et relayée par les radios et
chaînes de télévision.
C’est
dommage pour le bon fonctionnement de notre Démocratie alors que la
médiatisation extrême de la vie politique contraint à délivrer régulièrement
des informations sur les orientations et décisions retenues. Monsieur MACRON
s’est plaint d’avoir été mal compris dans ses formulations ressenties de façon
blessante. Il n’en tenait qu’à lui, soit d’éviter de les formuler, soit de les
expliciter davantage.
On
savait que Monsieur MACRON avait fait du théâtre dans sa jeunesse. Pendant deux
heures et demie, hier soir, il nous a donné une idée de son talent et de sa
capacité de séduction de son auditoire pour mieux l’endormir. On peut lui
décerner, sans hésiter, le « Molière » de l’interprétation tel qu’il
est attribué, chaque année, aux comédiens.
En
écoutant attentivement ses analyses et les orientations qu’il entendait suivre,
j’ai eu souvent l’impression qu’il venait « d’inventer l’eau
chaude ». Il est vrai qu’il ne tire son expérience que de sa formation de
haut-fonctionnaire ou de banquier, deux domaines où la relation humaine n’est
pas la priorité.
Si
la crise des « gilets jaunes » lui a fourni l’occasion de découvrir
les préoccupations premières des Français, et l’importance des élus et des
corps intermédiaires, elle aura au moins servi à cela.
Les
commentateurs dressent ce matin des listes de mesures annoncées pour l’avenir.
Attendons d’en connaître la formulation juridique et politique pour émettre un
point de vue.
Néanmoins,
deux de ces mesures m’amènent à réagir. La première est relative à cette
intention de créer une assemblée de « tirés au sort ». C’est un
gadget qui n’est absolument pas représentatif et qui n’a pas sa place dans une
démocratie organisée.
La
seconde concerne ce choix réaffirmé de diminuer le nombre de parlementaires.
C’est démagogique, populiste et surtout dangereux. Le bon fonctionnement de
notre République en pâtira forcément.
Faudra-t-il
à nouveau danser et chanter la Carmagnole de 1792 ou sortir les bonnets
phrygiens pour que les citoyens montrent leur attachement à la Démocratie et à
la République ?