« Il
n’est jamais trop tard pour bien faire » nous dit l’adage. C’est ce que
pratiquent aujourd’hui le Président de la République et sa majorité pour faire
face au mouvement social initié par les gilets jaunes.
Le
grand débat annoncé le 10 décembre par Monsieur MACRON est lancé. Celui-ci y
participe en organisant, par région, une rencontre avec les maires. L’intérêt
de l’opinion est attiré désormais sur la durée de la performance macronienne :
sept heures dans l’Eure, un peu moins dans le Lot. Qui dit mieux ?
En
réalité, c’est bien la méthode de gouvernance du Chef de l’État qui doit être
analysée et critiquée.
La
rencontre avec les maires et, d’une façon plus générale avec les corps
intermédiaires, syndicats, associations, élus locaux et nationaux de toutes les
sensibilités et pas seulement ceux qui le soutiennent ne faisait pas partie de
sa culture politique.
On
voit ce que cela a donné. Il aura fallu que des citoyens exacerbés par les décisions
fiscales de la majorité se manifestent pour que l’Exécutif se préoccupe
réellement de l’attente des Français.
Et
encore !
C’est
aujourd’hui la procédure du « quiz » qui est utilisée, certaines
questions étant même, comme dans les tests de connaissances, des Q.C.M.
(Questions à Choix Multiples). Malheureusement, les déclarations
présidentielles et gouvernementales ne peuvent que nous faire douter de suites.
« Répondez à mes questions et je vous dirai, quelles que soient vos
réponses, ce que j’ai décidé de continuer à faire ».
Il
n’y a pas de sujets tabous nous dit-on encore. Mais tout ce qui ne correspondra
pas aux thèmes fixés n’aura pas sa place dans ce « grand débat ».
De
qui se moque-t-on ?
Il
faut pourtant s’inscrire dans la démarche proposée. L’occasion est offerte aux
Français de dire qu’ils aspirent à davantage de justice sociale, à davantage de
solidarité. Ces revendications sont d’autant plus fondées qu’elles s’expriment
au moment où le rapport annuel de l’O.N.G. Oxfam nous apprend que les 26
milliardaires les plus riches de la planète concentrent autant de richesses que
3,8 milliards de personnes, la moitié de l’humanité. Parmi ces 26 fortunes,
quelques français sont en bonne place.
C’est
aussi au même moment que Monsieur MACRON réunit, à Versailles (!) 140 patrons
pour les inciter à investir en France. Pourquoi pas ? Cherchez cependant
la différence : François HOLLANDE réunissait, lui, chaque année, pendant
le quinquennat précédent, une conférence sociale, à Paris, au Conseil
Economique, Social et Environnemental. Les chefs d’entreprises y avaient leur
place, les syndicats de salariés aussi et surtout.
Mais,
nous sommes en 2019. Cela fait 20 mois que Monsieur MACRON et les marcheurs
sont au pouvoir. Ce grand débat doit permettre de démontrer que la politique
qu’ils mènent ne convient pas à la France et aux Français.