C’est le 26 Mai prochain, dans un peu plus de quatre mois,
qu’auront lieu les élections européennes.
Trop nombreux sont les citoyens qui ne mesurent pas l’importance de
ce rendez-vous démocratique, tant en regard de l’Europe elle-même que pour ce
qui concerne la situation politique en France.
Pour ce qui est de l’Europe, les Français (mais c’est vrai
également pour d’autres pays de l’Union Européenne) n’ont pas conscience de la
chance que nous avons de pouvoir désigner un parlement démocratique pour un
ensemble géographique et politique qui était à feu et à sang il y a 74 ans.
Soixante-quatorze ans, à peine une vie d’homme aujourd’hui, nous
séparent d’une période de l’histoire que chacun devrait se jurer de ne jamais
permettre qu’elle se reproduise.
Alors, quand on observe la situation politique en Italie, en
Hongrie, en Pologne, quand on constate la résurgence d’un néonazisme en
Allemagne sous la forme d’un parti, l’AfD, quand on sait que ce mouvement
recueille la sympathie de l’extrême-droite française et de Madame LE PEN en
particulier, on ne peut qu’être saisi d’effroi.
Est-ce cela que l’Europe nous réserve ? Non, bien sûr. Encore
faut-il être déterminé à enrayer cette fuite en avant de nationalismes locaux
dangereux pour tout le monde.
Pour ce qui est de l’Europe encore, l’occasion est donnée aux
électrices et électeurs de dire quelle Europe ils veulent. « Cette
nouvelle dimension de notre avenir » comme le déclarait François
MITTERRAND est loin d’être achevée dans sa construction. Il faut s’y mettre dès
maintenant et le 26 Mai sera l’occasion pour les Européens d’avancer dans sa
mise en œuvre.
Ce rendez-vous électoral revêt également une très grande importance
pour la France et pour les Français.
Sans doute y aura-t-il un nombre conséquent de listes de candidats
qui souhaiteront devenir députés européens. Cela diminuera considérablement les
chances d’avoir des élus puisqu’il faut obtenir 5 % des votants pour prétendre
à un siège au moins sur les 79 à pourvoir.
Parmi ces listes on en découvrira certainement quelques-unes dont
le caractère farfelu n’échappera à personne. Les « gilets jaunes »
par exemple, si d’aucuns se lançaient dans la bataille politique sous ce
vocable, y figureraient en bonne place.
Restent les sensibilités politiques telles que nous les connaissons
et, parmi elles, la Gauche. Tout est encore possible pour qu’un rassemblement
se produise, même si le positionnement de Messieurs JADOT et HAMON le rende
improbable.
Ce rassemblement est tellement impérieux qu’on ne peut pas renoncer
à le voir se réaliser. Il y va de la crédibilité de la Gauche et de la
responsabilité de ses dirigeants.