Le
mouvement inorganisé des « gilets jaunes » a conduit à ce que l’on a
pu observer, ce samedi : de véritables émeutes urbaines ont éclaté, à
Paris en particulier. Elles sont le fait de personnes, très organisées, elles,
pour provoquer des actions qui menacent la Démocratie et la République.
Je
ne suis pas indifférent à cette situation. Néanmoins, cela ne doit pas nous
faire perdre de vue la préparation de notre avenir politique.
Les
Socialistes ont entrepris depuis leur échec de mai 2017 (merci les frondeurs)
une reconquête de l’opinion. Plusieurs « chantiers » sont ouverts.
C’est ainsi que le PS se prépare à modifier ses règles de fonctionnement. Les
militants seront appelés à se prononcer le 6 décembre prochain sur nos statuts.
Un
sujet, parmi les propositions de la direction du parti, soulève mon
opposition : il est encore prévu que le candidat socialiste à l’élection
présidentielle sera désigné dans une « primaire ».
Notre
système électoral prévoit que toutes les élections uninominales se déroulent à
deux tours. Au premier tour, on choisit, au second, on élimine le ou les
adversaires politiques.
Au
sein du Parti Socialiste, le candidat à la Présidence de la République a été
désigné, depuis que l’élection est au suffrage universel, entre 1965 et 2007,
par les instances du Parti (Congrès s’appuyant ou non sur le vote des adhérents
du Parti).
En
2011, la désignation de François HOLLANDE s’est faite à partir d’une
« primaire ». On a utilisé la même procédure en 2017 dans les conditions
dont on se souvient. Cela a conduit à la désignation de Benoît HAMON et aux
résultats catastrophiques qu’il a obtenus.
Si
les primaires existent aux Etats-Unis, elles sont complètement inadaptées au
système français où le premier tour permet un premier choix, notamment pour les
électeurs de Gauche.
Il
convenait donc d’abandonner ce dispositif saugrenu. Le projet de statuts soumis
au vote de militants maintient au titre 5, chapitre 9, la désignation du
candidat « au travers de Primaires ».
Même
si le texte précise que ces « Primaires sont ouvertes ou fermées »
selon l’appréciation du Conseil National, cette modalité dont nous avons eu à
subir les conséquences désastreuses en 2017 et à rejeter.
Rappelons
en effet que François HOLLANDE Président de la République en exercice,
considérant à juste titre qu’il serait battu par les électeurs de la Primaire,
a décidé de ne pas être candidat à sa succession. La boîte de Pandore a alors
été ouverte. Les candidatures ont été nombreuses. Des électeurs de toutes
sensibilités, de droite comme de gauche, ont voté et c’est HAMON qui l’a
emporté avec, parmi ceux qui ont voté pour lui, une minorité de socialistes.
Plus
grave, parmi les candidats à cette primaire, les deux participants au second
tour, HAMON et VALLS, ont quitté le parti et DE RUGY a soutenu MACRON.
Si
on n’a pas compris qu’il fallait abandonner ce processus contraire au
fonctionnement démocratique du PS, on est vraiment irresponsable.
C’est
pour toutes ces raisons que, le 6 décembre prochain, je voterai contre les
statuts proposés par la direction de mon parti.