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lundi 3 décembre 2018

Non à la « Primaire »


Le mouvement inorganisé des « gilets jaunes » a conduit à ce que l’on a pu observer, ce samedi : de véritables émeutes urbaines ont éclaté, à Paris en particulier. Elles sont le fait de personnes, très organisées, elles, pour provoquer des actions qui menacent la Démocratie et la République.

Je ne suis pas indifférent à cette situation. Néanmoins, cela ne doit pas nous faire perdre de vue la préparation de notre avenir politique.

Les Socialistes ont entrepris depuis leur échec de mai 2017 (merci les frondeurs) une reconquête de l’opinion. Plusieurs « chantiers » sont ouverts. C’est ainsi que le PS se prépare à modifier ses règles de fonctionnement. Les militants seront appelés à se prononcer le 6 décembre prochain sur nos statuts.

Un sujet, parmi les propositions de la direction du parti, soulève mon opposition : il est encore prévu que le candidat socialiste à l’élection présidentielle sera désigné dans une « primaire ».

Notre système électoral prévoit que toutes les élections uninominales se déroulent à deux tours. Au premier tour, on choisit, au second, on élimine le ou les adversaires politiques.

Au sein du Parti Socialiste, le candidat à la Présidence de la République a été désigné, depuis que l’élection est au suffrage universel, entre 1965 et 2007, par les instances du Parti (Congrès s’appuyant ou non sur le vote des adhérents du Parti).

En 2011, la désignation de François HOLLANDE s’est faite à partir d’une « primaire ». On a utilisé la même procédure en 2017 dans les conditions dont on se souvient. Cela a conduit à la désignation de Benoît HAMON et aux résultats catastrophiques qu’il a obtenus.

Si les primaires existent aux Etats-Unis, elles sont complètement inadaptées au système français où le premier tour permet un premier choix, notamment pour les électeurs de Gauche.

Il convenait donc d’abandonner ce dispositif saugrenu. Le projet de statuts soumis au vote de militants maintient au titre 5, chapitre 9, la désignation du candidat « au travers de Primaires ».

Même si le texte précise que ces « Primaires sont ouvertes ou fermées » selon l’appréciation du Conseil National, cette modalité dont nous avons eu à subir les conséquences désastreuses en 2017 et à rejeter.

Rappelons en effet que François HOLLANDE Président de la République en exercice, considérant à juste titre qu’il serait battu par les électeurs de la Primaire, a décidé de ne pas être candidat à sa succession. La boîte de Pandore a alors été ouverte. Les candidatures ont été nombreuses. Des électeurs de toutes sensibilités, de droite comme de gauche, ont voté et c’est HAMON qui l’a emporté avec, parmi ceux qui ont voté pour lui, une minorité de socialistes.

Plus grave, parmi les candidats à cette primaire, les deux participants au second tour, HAMON et VALLS, ont quitté le parti et DE RUGY a soutenu MACRON.

Si on n’a pas compris qu’il fallait abandonner ce processus contraire au fonctionnement démocratique du PS, on est vraiment irresponsable.

C’est pour toutes ces raisons que, le 6 décembre prochain, je voterai contre les statuts proposés par la direction de mon parti.