Faut-il encore parler des « gilets jaunes » ? Les
commentateurs, les médias y consacrent l’essentiel de leurs interventions. Un
pourcentage important de Français approuve le mouvement. Ce phénomène ne peut
pas être considéré comme secondaire.
Il importe cependant de prendre en considération toutes les
raisons, les motivations de ces initiatives spontanées et inorganisées pour se
prémunir contre les débordements, les excès voire les dangers qui pourraient
atteindre notre Démocratie.
Il est incontestable, et cela est reconnu de toute part, que
Monsieur MACRON a « semé la colère et qu’il récolte la tempête ». Sa
méthode de gouvernance, sa suffisance, son arrogance ont fini par lasser les
Français et certains le manifestent aujourd’hui dans les formes que l’on
connaît.
Les problèmes politiques qui ont suscité les réactions des
manifestants sont bien identifiés. Ils ont été analysés et des solutions ont
été avancées. Le Gouvernement et le Président lui-même, après un temps
d’hésitation, voire de rejet, en reprennent certaines à leur compte.
Reste à vérifier la mise en œuvre de dispositions qui protégeront
le pouvoir d’achat des Français, maîtriseront les coûts du pétrole et de
l’énergie et garantiront des actions significatives en matière de protection de
la planète.
Un autre aspect ne doit cependant pas être perdu de vue, celui du
fonctionnement de nos institutions démocratiques. On a entendu s’exprimer,
cette fois encore, mais ce n’est pas nouveau, un sentiment d’insatisfaction
(c’est un euphémisme), de rejet même des corps intermédiaires et des
« politiques ».
Même si certains à droite, à l’extrême-droite ou à l’extrême-gauche
tentent d’accompagner et même de récupérer le mouvement à leur profit, il
n’empêche qu’est posé, une nouvelle fois, à travers les actes engagés et les
propos tenus par des « gilets jaunes » interrogés, le rôle des élus
et partis politiques de gouvernement.
On a parlé de « jacquerie » par comparaison avec le
soulèvement des paysans contre les seigneurs en 1358, il y a 660 ans. On a fait
un rapprochement avec la « révolte des femmes » en octobre 1789, réclamant
du pain au roi Louis XVI en allant le chercher à Versailles pour le ramener à
Paris.
L’Histoire, en effet, nous permet de mieux préparer l’avenir. Celui
de notre Démocratie passe, aujourd’hui, par des prises de position fortes et
convaincantes de la part des responsables politiques.