Une action collective, pour atteindre son objectif, a besoin d’être
organisée.
On le constate une nouvelle fois avec le mouvement communément
dénommé « gilets jaunes ». Les débordements que l’on a connus samedi,
à Paris, confirment également les risques encourus par les
« spontanéistes » de tout poil qui sont forcément téléguidés,
infiltrés, orientés par des extrémistes. Ces derniers n’hésitent pas, dans la
logique de l’anarchie qu’ils incarnent à « casser » pour déstabiliser
les pouvoirs en place.
Je ne défends pas le Gouvernement et le Président de la République,
loin s’en faut. Je défends et je défendrai toujours la Démocratie et la
République.
Les Français doivent dépasser cette contradiction, celle du rejet
du politique et des élus et responsables des partis en même temps qu’ils
expriment le besoin d’être entendus par celles et ceux qui contribuent à
l’organisation de notre vie collective.
Un parti politique, un syndicat, une association fonctionnent à
partir de règles acceptées par ceux qui adhèrent. C’est dans ce type de cadre
que l’action collective prend tout son sens et se donne les moyens de réussir.
Aujourd’hui, on apprend que quelques « gilets jaunes »
ont désigné une délégation de huit personnes. Je ne suis pas sûr que l’ensemble
de ceux qui sont engagés dans le mouvement reconnaisse leur représentativité.
Ce mouvement, pour disparate qu’il soit, porte sur un point essentiel :
la défense du pouvoir d’achat. C’est à cette interpellation que les dirigeants
politiques doivent répondre.
Un grand pas semble avoir été franchi : la nécessité de
prévenir les risques encourus par la planète du fait du réchauffement
climatique est reconnue par l’opinion publique et n’est pas remise en question
dans les manifestations actuelles.
On le sait, ce réchauffement est dû en partie à l’énergie fossile
utilisée encore en trop grande quantité.
La hausse significative des taxes sur les produits pétroliers
décidée par l’Exécutif macronien est une solution de facilité si on ne se
préoccupe pas de la dimension sociale des conséquences de cette décision.
Il faut donc engager un dialogue, un débat, une concertation, une
réflexion collective. Pour cela il faut des interlocuteurs responsables. Ils
existent. La réponse négative du Premier Ministre à la suggestion de Laurent
BERGER, Secrétaire Général de la CFDT, traduit bien le mépris du Gouvernement
et du Chef de l’État envers les corps intermédiaires organisés.
Fort heureusement, de plus en plus de voix se font entendre, même
au sein de la majorité, pour réclamer ce nécessaire dialogue. Souhaitons qu’il
s’engage rapidement.