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lundi 5 novembre 2018

Questions… sans réponses


Mon quotidien régional préféré annonce dans l’édition de ce lundi : « Le Président a répondu à nos questions », titre accompagné d’une photo en pleine première page de Monsieur MACRON.

Curieux, je me précipite vers les pages intérieures annoncées, impatient de découvrir l’approche du Chef de l’État sur les sujets qui préoccupent nos concitoyens.

Mais là, surprise : l’Élysée ayant souhaité relire les propos du Président de la République, il n’y aura pas d’interview mais des citations de Monsieur MACRON.

Surprise et déception car l’occasion était bonne pour le Chef de l’État d’expliquer sa politique et ses intentions. Il faudra donc attendre de constater, après coup, ce que Jupiter aura décidé.

Parce que des questions, il y en avait beaucoup. Personnellement, j’en aurais eu quelques-unes et ma liste n’est pas exhaustive. « Allez-vous continuer de permettre aux plus riches de s’enrichir encore davantage ? ».

C’est ce qui ressort d’une étude publiée il y a quelques jours : les hauts revenus progressent beaucoup plus vite que ceux des salariés des secteurs public et privé.

La récente augmentation des carburants met l’accent sur les difficultés rencontrées par les Français les plus modestes en matière de pouvoir d’achat. Les mesures budgétaires mises en œuvre par le Gouvernement creusent les inégalités. D’où ma question : « Le mot « égalité » dans la devise de la République est-il dénué de sens ? ».

Les retraités, à titre individuel et collectivement au travers d’organisations représentatives, expriment leurs « ras-le-bol » d’être considérés comme les « vaches à lait » d’un système qui a choisi d’abandonner l’impôt sur la fortune en même temps qu’il supprimait l’allocation logement et qu’il augmentait significativement la CSG.

« Que comptez-vous faire pour retrouver la confiance de ce corps social, les retraités, qui a largement voté pour vous et contribué à votre accession au pouvoir ? ».

Le dernier remaniement gouvernemental justifierait aussi quelques éclaircissements.

Ainsi, « pourquoi deux anciennes collaboratrices du Groupe Danone se retrouvent-elles membres du Gouvernement ? ». Manifestement, comme le déplorait Monsieur HULOT, en annonçant sa démission, les lobbies agro-alimentaires ont réussi à s’infiltrer dans les rouages de l’État.

« L’école de la République doit-elle être un lieu de contrôle policier ? ». Le dispositif annoncé par le Ministre de l’Intérieur est particulièrement démagogique. Il peut satisfaire, dans un premier abord, les partisans du « tout sécurité ». Il ne peut qu’inquiéter celles et ceux qui attendent de l’École qu’elle joue pleinement son rôle de transmetteur des savoirs.

Nous n’aurons donc pas de réponses présidentielles aux questions du moment. Il faudra attendre le bon-vouloir jupitérien pour en savoir plus.