Le voyage « mémoriel » du Président de la République nous
aura appris quelque chose le concernant : Monsieur MACRON n’est pas
historien !
C’est l’explication avancée pour expliquer la décision, suivie de
son retrait, d’associer Pétain à l’hommage aux maréchaux qui ont dirigé nos armées
pendant la guerre 14-18.
C’est époustouflant de constater, à travers ce « couac »
(et c’est un euphémisme) l’incompétence politique de celui qui dirige notre
pays.
Je ne suis pas hostile au fait que l’on commémore la fin de cette
guerre et la victoire de la France au travers d’une cérémonie aux Invalides. Si
les maréchaux concernés méritent cette manifestation pour reconnaître leur rôle
dans la conduite des opérations militaires d’alors, il faut surtout honorer
tous ces « poilus » qui se sont sacrifiés pour défendre leur pays et
les valeurs républicaines dont il est porteur.
Il faut aussi se souvenir du rôle déterminant du pouvoir politique
incarné par Raymond POINCARÉ, Président de la République et Georges CLÉMENCEAU,
Président du Conseil qui ont su prendre les décisions courageuses qui ont
permis à la France et à ses alliés de mettre fin à la volonté hégémonique de
l’Allemagne d’alors.
Pour en revenir à l’initiative première du Chef de l’État, celle de
rendre hommage à Pétain en même temps qu’aux autres maréchaux de la première
guerre mondiale, je l’aurais dénoncée violemment si Monsieur MACRON avait
persisté dans son intention.
Les Français l’ont entendu justifier cette décision en dissociant
l’action de ce personnage en 14-18 de celle de « ses choix funestes »
entre 1940 et 1945.
Cherchez l’erreur.
Un individu est responsable de ses actes, de tous ses actes, quel
que soit le moment de sa vie où il les accomplit.
A partir de l’armistice de juin 1940, Pétain a pactisé avec le
nazisme et décidé, au nom de la France qu’il prétendait diriger, les mesures
ignobles que l’Histoire a retenues. Le Socialiste que je suis ne peut pas
oublier que Pétain est à l’origine du procès de Riom, en 1942, qui a condamné
Léon BLUM, Chef du Gouvernement de Front Populaire en 1936, à la déportation.
La liste serait longue de tous les méfaits commis par Pétain,
condamné, lui, à l’indignité nationale.
Ne perdons pas de vue, non plus, que l’extrême-droite continue,
aujourd’hui, à faire de Pétain une de ses références.
C’est cela que Monsieur MACRON aurait dû savoir.
En fait, il le savait sûrement. C’est donc bien par incompétence
politique qu’il avait pris cette décision. Fort heureusement, elle a été
annulée.