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jeudi 24 mai 2018

Le mâle insupportable


Mardi dernier, après que cela a été annoncé largement, le Président de la République nous a livré sa vision de ce que devait être une politique au service de catégories de population bien identifiées : celles communément appelées « des banlieues ».

Une nouvelle fois, Jupiter nous a montré deux aspects exécrables de sa personnalité. Jamais élu avant d’accéder à la magistrature suprême, il ne connaît pas les problèmes locaux, ceux que vivent les Français ou les étrangers contraints d’habiter dans de véritables ghettos.

Il a, je l’espère, une bonne connaissance des questions macro-économiques, des affaires européennes et internationales. Il ignore complétement le quotidien de ses concitoyens.

Or, à l’inverse, un élu local, maire, adjoint, conseiller, partage cette vie quotidienne. S’il ne le faisait pas, il serait très vite décrédibilisé et les électeurs cesseraient de lui faire confiance.

Cette méconnaissance de la part du Chef de l’Etat l’a amené à tenir un discours humiliant pour les élus locaux et pour ceux qui, à sa demande, ont rassemblé des avis autorisés pour en tirer quelques perspectives d’action. Je veux parler du rapport Borloo. Je connais bien Jean-Louis BORLOO puisqu’il a été élu dans le Nord. C’est un homme de droite, mais la manière dont Monsieur MACRON l’a traité en public (« deux mâles blancs… ») est inacceptable.

C’est là le second comportement insupportable du personnage : ce mépris et cette suffisance avec laquelle il s’exprime.

J’entends bien les reproches qui pourraient m’être faits : j’exagère la critique de quelqu’un qui n’est en responsabilité que depuis un an.

Malheureusement, pour accepter ces reproches, il faudrait qu’il n’y ait rien d’autre qui appelle une opposition à la politique de l’exécutif. Or, la liste commence à s’allonger des sujets d’insatisfaction qui se font jour.

Mardi dernier également, les fonctionnaires ont, par leur mouvement (grèves et manifestations) attiré l’attention sur leur situation professionnelle et sur l’avenir des services publics.

Les cheminots continuent leurs arrêts de travail de deux jours sur cinq, malgré tout ce que cela représente en terme de revenu perdu. Le Gouvernement ne pourra pas ne pas tenir compte de l’opposition à la réforme de la SNCF exprimée par 95 % des 61 % de votants. Cela a un sens qui ne peut être considéré comme un simple réflexe corporatiste.

Je pourrais encore évoquer les menaces qui pèsent sur nos institutions démocratiques. J’y reviendrai assurément.

Décidément, les promesses du « nouveau monde » annoncé sont loin d’être traduites par des actes positifs. Il est urgent que le gouvernement MACRON-PHILIPPE agisse différemment.