C’est
le cri d’exaspération que j’adresse à tous les (ir)responsables politiques,
tous les commentateurs, toutes celles et tous ceux qui, dans les médias,
présentent la grève de la SNCF comme étant d’abord une gêne pour les usagers.
Je
suis moi-même un client régulier des chemins de fer, une ou deux fois par
semaine, entre Lille et Paris. Je devrai, je le sais, reconsidérer mes
déplacements. Je ne considère pas pour autant que les arrêts de travail décidés
par les cheminots le sont pour m’embêter. Il ne faudrait pas oublier que ces
grèves visent tout autant à défendre les usagers que les agents ou que la
qualité du service rendu.
Quand
un salarié se met en grève dans une entreprise privée comme samedi à Carrefour,
ou dans un service public : le transport ferroviaire, Air France, les
éboueurs, les enseignants, les gaziers et les électriciens, ce n’est pas pour
porter préjudice aux autres mais, d’abord, pour défendre une revendication.
Or,
je l’ai dit, la nature de la revendication est, aux yeux de certains (et le
Gouvernement et sa majorité ne sont pas en reste), secondaire par rapport aux
difficultés que rencontrent les usagers.
Un
porte-parole macroniste, un dénommé ATTAL, plein de suffisance et d’arrogance,
à l’image de son Jupiter de référence, considérait ce matin dans une interview
à la radio, qu’« il fallait sortir le pays de la gréviculture ».
Pourquoi pas la suppression du droit de grève ?
Parce
qu’il n’avait pas été désigné par les Socialistes et bien que collaborateur de
Marisol TOURAINE, Ministre Socialiste, il s’est fait adoubé par les macronistes
pour être élu député, il y a neuf mois.
Tel
est le personnage qui se permet ce genre de commentaire. Décidément, ce nouveau
monde de la macronie est vainement exécrable et il est heureux que les Français
commencent à s’en rendre compte. Un récent sondage fait apparaître que l’action
de Monsieur MACRON n’est soutenue que par 17 % de la population.
Pour
l’heure, j’observe que la grève des cheminots est comprise par une partie
importante de l’opinion. L’entêtement du Gouvernement MACRON-PHILIPPE à vouloir
privatiser au pas de charge, un service de transports publics globalement
satisfaisant risque de faire durer ce mouvement revendicatif.
Il
serait plus simple de dégager les moyens pour que les trains continuent
d’arriver à l’heure et accueillent confortablement les voyageurs.
Il
est facile de s’abriter derrière l’ouverture à la concurrence européenne pour
réformer ou de dénoncer un statut professionnel, celui des cheminots, comme
étant la cause des difficultés de la SNCF.
Une
nouvelle fois, le macronisme se montre sous son jour ultra-libéral.