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vendredi 22 décembre 2017

"Mon peuple..."



Ainsi, dimanche dernier, le Président de la République s’est adressé à ses concitoyens à travers une interview sur une chaine publique de télévision, en l’occurrence, France 2.

Tant la forme que le fond ont suscité des commentaires particulièrement critiques.

Il est évident que le Chef de l’Etat est marqué par la culture américaine : la méthode retenue, à savoir la déambulation dans les salons et couloirs de l’Elysée a été fortement inspirée par Monsieur TRUMP.

Souhaitons que ce soit la seule illustration de la manière d’agir du Président américain.

Sur le fond, une de ses réponses aux questions du « faire valoir » qui l’interrogeait en a choqué plus d’un, à juste titre : « le leadership international, je le tiens de mon peuple ».

On savait que la modestie ne fait pas partie des qualités de M. MACRON. Cela l’amène à considérer que la France dispose d’un « leadership international ».

On aimerait l’entendre, dans ce rôle qu’il s’attribue, demander, exiger même, une politique plus humaine en direction de tous ces migrants qui fuient leurs pays pour des raisons diverses et qui espèrent trouver en Europe une solidarité qui fait trop souvent défaut.

Au contraire, il cautionne les décisions de son Ministre de l’Intérieur qui demande aux Préfets de mettre en place un dispositif détournant l’hébergement d’urgence et les lieux d’accueil de leur finalité.

Quant à la référence à « son peuple », on savait le penchant de Jupiter pour le caractère monarchique de sa fonction. On n’en est pas encore au concept de « bon peuple » utilisé par Philippe Le Bon, Louis XVI ou Charles X pour qualifier les Français. Il y a cependant un pas que Monsieur MACRON n’a pas hésité à franchir. Certes, c’est une majorité du « peuple de France » qui l’a élu. Ceux qui ont mis le bulletin de vote à son nom ne sont pas devenus pour autant ses « sujets ».

Le Chef d’un Etat républicain où la Démocratie est la règle fondamentale de fonctionnement ne doit pas utiliser ce genre de formulation.

Il est vrai qu’après « les fainéants », « les alcoolos », « les illettrés », « les rien du tout », Chambord, on ne peut que s’interroger sur le fonctionnement de nos institutions. Dans l’état actuel de notre Constitution, le Président de la République dispose de pouvoirs qui justifieraient un contrôle effectif de la part des « représentants du peuple », c’est-à-dire, les parlementaires. Mais cela est un autre débat.

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En cette période de fin d’année, je suspendrai la publication de ce blog jusqu’au début Janvier. A tous ceux qui me lisent, je souhaite une bonne année 2018.