Pour
Monsieur MACRON et pour ses affidés, si on ne pense pas comme lui et comme eux,
on appartient « au monde d’avant ». C’est en parlant de l’audiovisuel
public qu’il a, une nouvelle fois, utilisé cette référence. Le nouveau monde
serait désormais celui dans lequel on vit depuis son élection en mai dernier.
Loin
de moi l’idée de contester la légitimité de son élection. Si j’ai voté pour lui
au deuxième tour de la présidentielle ce n’est pas pour adhérer à la vision macronième
du monde mais d’abord pour éliminer l’extrême-droite. Je n’ai donc pas donné un
blanc-seing à Jupiter.
J’attends
de lui qu’il tienne compte de la volonté des électeurs et des électrices,
authentiquement de gauche qui ont voté pour lui, de bâtir, non pas un nouveau
monde, mais une société plus juste, plus démocratique, bref, de changer de vie.
C’est
à cela que se sont employés au cours des 36 années écoulées François
MITTERRAND, Lionel JOSPIN et François HOLLANDE.
Le
« flash-back » est possible au cinéma. Il ne l’est pas dans la vie
politique ni dans la vie, tout simplement. Si ce n’était pas le cas, j’imagine
mal ceux que je viens de citer célébrer leur anniversaire dans un château
royal.
Quel
symbole ! Quel retour dans l’ancien monde ou plutôt sous l’Ancien
Régime !
Nombreuses
ont été les réactions négatives devant cette initiative fortement médiatisée.
Selon Monsieur MACRON, ce sont des « esprits chagrins » qui ont
critiqué son séjour à Chambord.
On
peut se demander si, en séjournant dans une demeure royale, le Chef de l’Etat a
eu une pensée pour les migrants qui frappent aux frontières des pays européens
et pour qui, lui et son Ministre de l’Intérieur ont manifesté une volonté
d’expulser massivement.
On
peut se demander si ces moments passés dans cet environnement luxueux l’a amené
à s’interroger sur l’accroissement global des inégalités dans le Monde, et en
France en particulier.
On
peut se demander enfin si en « marchant dans la boue du Loir et
Cher », comme le chantait Michel DELPECH, Monsieur MACRON a souhaité
démontrer qu’il s’intéressait aux territoires. Les élus locaux n’en sont
sûrement pas convaincus malgré les bonnes intentions affichées par le Premier
Ministre à l’occasion de la conférence nationale des territoires qu’il a réunie
à Cahors.
Notre
République n’a pas besoin d’un nouveau film : « Si Chambord m’était
conté ». Elle a besoin de justice sociale, de démocratie, de libertés et,
surtout, de modestie de la part de son principal responsable.