Réagissez !

lundi 20 mars 2017

Le véritable vote utile

Une fois n’est pas coutume, je suis pleinement d’accord avec les commentateurs de la vie politique française : la campagne présidentielle est entrée dans sa phase active au cours de ce week-end.

Les élucubrations injurieuses de Jean-Luc Mélenchon n’ont pas spécialement retenu mon attention. Rien de nouveau sinon la confirmation de sa haine, le mot n’est pas trop fort, vis-à-vis du Parti Socialiste qui aura pourtant été son tremplin.

On le comprendra aisément, puisque tel est mon choix, celui de la raison, le meeting de Benoît Hamon, à Paris, hier après-midi a plus spécialement suscité mon intérêt.

La forme m’a rappelé le Bourget, en janvier 2012. Ce jour là, François Hollande avait tenu en haleine son auditoire en déroulant un projet présidentiel qui sera choisi par une majorité de Français trois mois plus tard. Ce jour-là celui qui allait devenir Président de la République ne disposait malheureusement pas de tous les éléments sur la réalité de la situation économique de la France.

Au cours des cinq années écoulées, il lui aura fallu adapter les ambitions d’alors, ce qui a entraîné la déception d’un certain nombre d’électeurs de Gauche.

Aujourd’hui, Benoît Hamon a la chance de pouvoir s’appuyer sur l’expérience du Président dont il a été un des Ministres et sur le bilan d’un gouvernement dont il devrait s’inspirer davantage.

Néanmoins, il a su tenir un discours qui plaira aux électeurs de gauche. Toutes les propositions qu’il a déroulées répondent à l’attente du moment. C’est l’idéal espéré. Restera la réalité de l’action qui suivra son élection si elle intervient le 7 mai.

Devant cet affichage d’une politique de gauche renouvelée et adaptée, le marcheur de service, le tenant du « ni-ni » continue d’afficher son image de premier de la classe qui sait tout.

Il prétend « servir son pays ». Est-ce en instaurant un système scolaire à deux vitesses qui laisserait les chefs d’établissement choisir leurs professeurs ?

Est-ce en mettant fin à l’impôt de solidarité sur la fortune ?

Est-ce en supprimant 120 000 postes de fonctionnaires sans préciser d’ailleurs dans quelles administrations ?

Est-ce en contestant le rôle prépondérant du dialogue social pour garantir les droits des salariés ?

Les hommes et les femmes de gauche, attachés au progrès social dans notre société qui se laisseraient tenter par ces théories alambiquées, risquent une profonde désillusion.

C'est redire l'importance du premier tour. Le vote utile c'est, plus que jamais, de permettre à la Gauche d'être présente au deuxième tour et, ainsi, d'éviter le choix entre le fascisme et le libéralisme.