Benoît
Hamon a été désigné par les électeurs de la primaire de la Gauche. J ’ai déjà dit
combien je contestais cette procédure tant sur le principe que sur la forme.
L’usage de ce
nouveau mode de désignation nous a été importé des Etats-Unis par un quelconque
responsable du Parti Socialiste qui avait suivi la campagne d’Obama pour la
primaire américaine de 2008.
Ceux qui
défendaient alors cette méthode mettaient en avant l’idée qu’il fallait
associer davantage les citoyens à la vie politique, comme si, jusqu’alors, ils
ne l’étaient pas. Ils dépendent d’abord de la relation que les élus établissent
avec les électeurs. Ensuite, les rendez-vous électoraux sont suffisamment
fréquents en France pour que l’électeur puisse exprimer régulièrement son avis.
De plus, le
pluralisme des partis politiques lui offre la possibilité de s’engager
davantage. Il peut même en créer un nouveau si ceux qui existent ne lui
conviennent pas.
On me
rétorquera que les partis n’attirent pas, que leur fonctionnement est désuet,
dépassé. Admettons-le. Un parti, et le Parti Socialiste en particulier, doit se
remettre en question en permanence, s’adapter à l’attente des citoyens pour en
demeurer « l’avant-garde », pour reprendre la formule léniniste.
Toujours
est-il que la procédure de la primaire a été retenue par les Socialistes pour
désigner leur candidat à l’élection présidentielle.
Je le
regrette mais c’est ainsi.
J’en
conteste aussi la forme et me suis déjà exprimé sur le caractère non
démocratique de ce vote de désignation. Le corps électoral qui a voté n’est
absolument pas représentatif de la tendance majoritaire des électeurs
socialistes. Le nombre de participants rapporté au nombre d’électeurs de
François Hollande en 2012 en atteste.
Là encore,
je le regrette, mais les statuts du Parti Socialiste ont amené ce dernier à
faire de Benoît Hamon son candidat.
Le paradoxe
tient au fait que le candidat Socialiste appartient à la minorité du PS, issue
du dernier congrès, à Poitiers, en juin 2015 où il n’a obtenu que 28,46 % du
vote des militants.
Il tient
aussi, ce paradoxe, au fait que pendant plus de la moitié du quinquennat, dans
les rangs des « frondeurs », Benoît Hamon s’est opposé à la politique
conduite par François Hollande. Mais, comme je l’ai dit et répété, c’est ainsi.
Alors,
parce que je ne peux en aucun cas soutenir un autre candidat que celui désigné
par mon Parti, en application de ses règles, je voterai Hamon, le 23 avril
prochain.
Je
désapprouve ceux de mes amis qui ont fait un autre choix, séduits notamment par
la prétendue modernité du marcheur de service.
L’heure
n’est pas aux états d’âme. Ce sont les électeurs du 23 avril qui écriront
l’histoire du socialisme de demain.