Réagissez !

jeudi 16 mars 2017

Je voterai Hamon

Benoît Hamon a été désigné par les électeurs de la primaire de la Gauche. J’ai déjà dit combien je contestais cette procédure tant sur le principe que sur la forme.

L’usage de ce nouveau mode de désignation nous a été importé des Etats-Unis par un quelconque responsable du Parti Socialiste qui avait suivi la campagne d’Obama pour la primaire américaine de 2008.

Ceux qui défendaient alors cette méthode mettaient en avant l’idée qu’il fallait associer davantage les citoyens à la vie politique, comme si, jusqu’alors, ils ne l’étaient pas. Ils dépendent d’abord de la relation que les élus établissent avec les électeurs. Ensuite, les rendez-vous électoraux sont suffisamment fréquents en France pour que l’électeur puisse exprimer régulièrement son avis.

De plus, le pluralisme des partis politiques lui offre la possibilité de s’engager davantage. Il peut même en créer un nouveau si ceux qui existent ne lui conviennent pas.

On me rétorquera que les partis n’attirent pas, que leur fonctionnement est désuet, dépassé. Admettons-le. Un parti, et le Parti Socialiste en particulier, doit se remettre en question en permanence, s’adapter à l’attente des citoyens pour en demeurer « l’avant-garde », pour reprendre la formule léniniste.

Toujours est-il que la procédure de la primaire a été retenue par les Socialistes pour désigner leur candidat à l’élection présidentielle.

Je le regrette mais c’est ainsi.

J’en conteste aussi la forme et me suis déjà exprimé sur le caractère non démocratique de ce vote de désignation. Le corps électoral qui a voté n’est absolument pas représentatif de la tendance majoritaire des électeurs socialistes. Le nombre de participants rapporté au nombre d’électeurs de François Hollande en 2012 en atteste.

Là encore, je le regrette, mais les statuts du Parti Socialiste ont amené ce dernier à faire de Benoît Hamon son candidat.

Le paradoxe tient au fait que le candidat Socialiste appartient à la minorité du PS, issue du dernier congrès, à Poitiers, en juin 2015 où il n’a obtenu que 28,46 % du vote des militants.

Il tient aussi, ce paradoxe, au fait que pendant plus de la moitié du quinquennat, dans les rangs des « frondeurs », Benoît Hamon s’est opposé à la politique conduite par François Hollande. Mais, comme je l’ai dit et répété, c’est ainsi.

Alors, parce que je ne peux en aucun cas soutenir un autre candidat que celui désigné par mon Parti, en application de ses règles, je voterai Hamon, le 23 avril prochain.

Je désapprouve ceux de mes amis qui ont fait un autre choix, séduits notamment par la prétendue modernité du marcheur de service.

L’heure n’est pas aux états d’âme. Ce sont les électeurs du 23 avril qui écriront l’histoire du socialisme de demain.