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vendredi 13 janvier 2017

Les deux méthodes

Comme beaucoup de Français j’ai regardé le débat télévisé, organisé hier soir sur TF1, avant la primaire de la Gauche.

Mes réserves sur ces primaires à la française, pour ne pas dire mon opposition, m’inclinaient à suivre cette émission avec une réelle appréhension.

Je n’ai pas été déçu : ce fut un spectacle nul sur la forme. On se serait cru à une interrogation à l’école : « les sept élèves » concernés devaient répondre successivement aux questions de « trois examinateurs » chargés davantage de les piéger que de leur permettre de montrer leurs compétences.

Fort heureusement, les sept candidats entraînés dans cette galère ont eu la sagesse de rester en deçà de la ligne de violence verbale que certains avaient pourtant franchie avant l’émission.

Un grand quotidien régional titre ce matin : « Un débat sans éclats et sans vainqueur ».

S’attendait-on à une empoignade entre les prétendants à l’investiture ? Il ne s’agissait pas de compter les points pour désigner, in fine, celui qui porterait les couleurs de la Gauche en avril prochain.

Ce débat aura permis à chaque candidat, et j’en suis satisfait, de présenter ses positions et ses propositions sur la plupart des sujets qui préoccupent nos concitoyens. J’admets qu’il n’aura pas facilité le choix entre tel ou tel, tant sont proches les analyses et les moyens à mettre en œuvre au cours du prochain quinquennat.

Bien sûr, il y a la part d’utopie plus ou moins grande qui est mise en avant. C’est le propre d’une campagne électorale. La faisabilité de certaines propositions n’est pas évidente.

Il ne s’agit pas pour l’instant de choisir un programme présidentiel mais de désigner d’abord celui qui, dans trois mois, fera la différence avec la Droite dure et l’extrême-droite dangereuse. Le choix de la personne doit l’emporter sur le projet. Nous aurons tout le temps, après le 2ème tour de la primaire, le 29 janvier prochain, d’élaborer un projet cohérent pour la France.

Cela passera par la prise en compte des idées réalistes et réalisables portées par les six candidats qui ne seront pas retenus. Cela passera également par une valorisation des avancées constatées depuis 2012, à l’initiative de François Hollande. Cela passera enfin par « le besoin de continuité et de sérieux » comme l’a souligné hier soir Manuel Valls, en rappelant les difficultés de gouverner et son expérience.

Comme dans d’autres périodes de l’histoire de la Gauche française, c’est une nouvelle fois le choix entre deux méthodes qu’il faudra trancher.