Comme beaucoup
de Français j’ai regardé le débat télévisé, organisé hier soir sur TF1, avant
la primaire de la Gauche.
Mes réserves
sur ces primaires à la française, pour ne pas dire mon opposition, m’inclinaient
à suivre cette émission avec une réelle appréhension.
Je n’ai pas
été déçu : ce fut un spectacle nul sur la forme. On se serait cru
à une interrogation à l’école : « les sept élèves » concernés
devaient répondre successivement aux questions de « trois examinateurs »
chargés davantage de les piéger que de leur permettre de montrer leurs
compétences.
Fort heureusement,
les sept candidats entraînés dans cette galère ont eu la sagesse de rester en
deçà de la ligne de violence verbale que certains avaient pourtant franchie
avant l’émission.
Un grand
quotidien régional titre ce matin : « Un débat sans éclats et sans
vainqueur ».
S’attendait-on
à une empoignade entre les prétendants à l’investiture ? Il ne s’agissait
pas de compter les points pour désigner, in fine, celui qui porterait les
couleurs de la Gauche en avril prochain.
Ce débat
aura permis à chaque candidat, et j’en suis satisfait, de présenter ses
positions et ses propositions sur la plupart des sujets qui préoccupent nos
concitoyens. J’admets qu’il n’aura pas facilité le choix entre tel ou tel, tant
sont proches les analyses et les moyens à mettre en œuvre au cours du prochain
quinquennat.
Bien sûr,
il y a la part d’utopie plus ou moins grande qui est mise en avant. C’est le
propre d’une campagne électorale. La faisabilité de certaines propositions n’est
pas évidente.
Il ne s’agit
pas pour l’instant de choisir un programme présidentiel mais de désigner d’abord
celui qui, dans trois mois, fera la différence avec la Droite dure et l’extrême-droite
dangereuse. Le choix de la personne doit l’emporter sur le projet. Nous aurons
tout le temps, après le 2ème tour de la primaire, le 29 janvier
prochain, d’élaborer un projet cohérent pour la France.
Cela passera
par la prise en compte des idées réalistes et réalisables portées par les six
candidats qui ne seront pas retenus. Cela passera également par une
valorisation des avancées constatées depuis 2012, à l’initiative de François
Hollande. Cela passera enfin par « le besoin de continuité et de sérieux »
comme l’a souligné hier soir Manuel Valls, en rappelant les difficultés de
gouverner et son expérience.
Comme dans
d’autres périodes de l’histoire de la Gauche française, c’est une nouvelle fois
le choix entre deux méthodes qu’il faudra trancher.