Les téléspectateurs
qui ont suivi le débat, hier soir, opposant les deux candidats à la primaire de
la Gauche savent désormais à quoi s’en tenir. Manuel Valls et son concurrent Benoît
Hamon ont montré leurs différences, non seulement sur le fond des problèmes, laïcité
ou travail, Europe ou accueil des migrants, par exemple, mais surtout sur la
forme à donner à l’action gouvernementale.
Car, je le
répète, c’est aujourd’hui et dans le choix de dimanche prochain, le sujet
principal à examiner : qui des deux postulants sera à même d’être dans la
fonction de Chef de l’Etat pour apporter des réponses pérennes aux problèmes
économiques, sociaux, culturels, internationaux qui concernent les Français.
La définition
des politiques à mettre en œuvre pour traiter ces problèmes sera la première
mission de celui qui sera désigné dimanche, mais chaque chose en son temps.
En suivant
les échanges entre les deux prétendants, je me posais la question : qu’est
ce qu’être de gauche aujourd’hui ?
Toutes les
valeurs de références, l’égalité, la justice, la solidarité, la démocratie,
sont incontestablement partagées par les deux compétiteurs. La différence
fondamentale réside dans la manière de mettre en pratique le respect de ces
valeurs.
Pour certains,
l’idéal à atteindre est le seul objectif, même si pour y parvenir, on sait à l’avance
que l’environnement national et international ne permettra pas d’y parvenir. Le
rêve peut être agréable mais il peut se terminer en cauchemar.
Pour d’autres,
la réalité du monde qui nous entoure ne peut pas être ignorée, même s’il faut
tendre en permanence à en atténuer les effets contraignants. Il ne s’agit pas
de subir mais bien d’agir dans le sens de l’intérêt général.
Au-delà de
la période des rendez-vous démocratiques qui se terminera après l’élection
présidentielle du 7 mai et les élections législatives des 11 et 18 juin prochains,
la Gauche française et le Parti Socialiste auront l’ardente obligation de
clarifier une nouvelle fois leur relation avec l’exercice du pouvoir d’Etat.
Au second
tour de la primaire, dimanche, celles et ceux qui voteront pour Manuel Valls
montreront qu’ils veulent que la Gauche gouverne la France.