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lundi 21 novembre 2016

Et maintenant ?

Le 1er tour de la primaire de la Droite a donné les résultats que l’on sait. L’analyse de ces résultats comporte de nombreux volets : la participation, les votants de gauche, l’arrivée en tête de Monsieur Fillon suivi de Monsieur Juppé, l’élimination de Monsieur Sarkozy, les raisons de ces résultats. La liste n’est pas exhaustive.
 
Laissons aux politologues patentés le soin de nous démontrer doctement le pourquoi du comment. Arrêtons-nous sur quelques données à prendre en considération.
 
On estime à près de 15 % (mais comment le savoir aussi précisément) le nombre d’électeurs de gauche qui auraient participé à ce vote. Qu’il y en ait eu est une certitude. Certains l’ont affirmé haut et fort s’en faisant un titre de gloire. Ils ont eu tort, je l’ai dit. N’y revenons plus même si je pense que ce n’était pas ce résultat qu’ils escomptaient.
 
La sociologie des participants à cette primaire mérite d’être prise en compte. Incontestablement, l’électorat populaire de la Droite a fait défaut – les thèses de Monsieur Sarkozy répondaient davantage à l’état d’esprit de ces personnes pour qui la sécurité, l’immigration constituent les raisons de leur soutien.
 
Ceux qui ont voté s’inscrivent davantage dans la conception d’un système politique, économique, social ultra-conservateur. Pour eux, les mesures que la Gauche a mis en œuvre sont insupportables et menacent leur petit confort.
 
Comme par ailleurs le projet de Monsieur Fillon, qui a de par ses résultats du 1er tour toutes les chances de l’emporter, est assurément le plus réactionnaire, l’élection présidentielle de 2017 sera forcément, pour les Français, l’occasion d’un choix entre une France progressiste et une France conservatrice et repliée sur elle-même.
 
Encore faudra-t-il, et les conditions ne sont pas encore remplies, que la Gauche soit en mesure de présenter une candidature de rassemblement et un projet compatible avec l’état de la France et de l’Europe.
 
Le paysage politique est donc en train de se clarifier. Il le sera complètement au lendemain du second tour de la primaire de la Droite. Il le sera surtout lorsque la Gauche de gouvernement aura son candidat.
 
Nos concitoyens de gauche qui participeront à la primaire, les 22 et 29 janvier prochains, dans deux mois, devront désigner celui qui incarnera le mieux la capacité gouvernementale de la Gauche. Une fois de plus, je ferai appel aux enseignements de Jean Jaurès : si l’idéal, l’idéologie même, sont indispensables pour fixer l’objectif, la réalité, le réalisme doivent être la référence de l’action gouvernementale.
 
Pour moi, il n’y a pas de doute possible, seul François Hollande est à la croisée de ces deux approches.