Si j’étais
électeur de droite et que j’aie suivi le débat de ce jeudi soir entre messieurs
Fillon et Juppé, je m’interrogerais sur mon choix.
Si je me
réfère à leurs projets respectifs, c’est quasiment le même dans les grandes
lignes. C’est ce qu’on appelle un projet réactionnaire (par rapport à ce qui
existe en France actuellement) et conservateur : en matière économique,
sociale, culturelle, l’égalité et la solidarité ne constitueraient plus les
valeurs de référence.
Mais je ne
suis pas un électeur de droite. Ce qui m’importe avant tout dans l’organisation
de notre vie collective, c’est que l’on s’emploie à mettre fin aux inégalités
et aux injustices de toute nature. C’est aussi que l’on favorise toutes les
dimensions du progrès, qu’il soit scientifique, économique, social, culturel.
Ce n’est
pas la Droite mais bien la Gauche qui peut favoriser des évolutions dans ce
sens.
Pour en
revenir au débat droite-droite d’hier soir, certes le style entre les deux
hommes est différent. Il faut cependant relativiser : chacun des candidats
a davantage pensé aux votants de dimanche prochain qu’à l’avenir de la France et
des Français.
Alors,
revenons-en à l’objectif du moment : préparer dans les meilleures
conditions le 2ème tour de l’élection présidentielle en mai 2017.
L’extrême-droite
a sa candidate. D’autres groupuscules auront peut-être le désir de l’affronter.
Le rouleau compresseur du Front National les marginalisera et ils se rallieront
à celle qui incarne aujourd’hui en France ce qu’il y a de plus dangereux pour
la Démocratie et pour la République.
La Droite
connaîtra dimanche soir son « champion ». Là aussi, d’autres « petits »
candidats se manifesteront sûrement. On en connaît déjà quelques-uns.
Enfin, la
Gauche ne manquera pas d’aligner dans la compétition les représentants de ses
différentes sensibilités qui, malheureusement, privilégient leur volonté de
témoigner à celle de la recherche de l’efficacité et de l’utilité.
Mesurera-t-elle
cette gauche, dans les quelques jours à venir et en tout état de cause avant la
mi-janvier, la chance qu’elle a d’avoir, depuis 2012, un Président de la
République et une majorité de Députés qui sont des hommes et des femmes de
gauche ?
Si elle ne
le fait pas et si elle persiste dans sa division, elle ne sera pas représentée
au 2ème tour.
Car, on ne
le répétera jamais assez, il n’y a que les deux premiers candidats du premier
tour qui s’affrontent au deuxième.
Si elle a
la sagesse de le faire, alors, la comparaison entre le programme de la Droite
ou de l’extrême-droite et celui que portera le candidat de la Gauche sera l’occasion
de vérifier une nouvelle fois que la Gauche et la Droite c’est différent.
Il faudra
laisser de côté les insatisfactions ressenties par certains au cours de ce
quinquennat pour continuer le changement engagé en 2012.