Je lisais
encore récemment dans un quotidien régional, la détermination d’un électeur de
gauche aux précédents scrutins d’aller voter à la primaire de la droite. Je sais qu’il n’est
malheureusement pas seul à exprimer cette intention.
Or, si on
partage les valeurs de la gauche française dans sa diversité, voter à droite, c’est
se renier.
Ne perdons
pas de vue que pour voter, il faut signer un engagement « pour l’alternance
afin de réussir le redressement de la France ».
Signer une
telle déclaration signifierait que rien n’a été fait depuis 2012 pour permettre
à notre pays de surmonter les difficultés économiques et sociales créées par la
crise et par la politique de Monsieur Sarkozy. Personne ne peut nier que les
actions engagées à l’initiative de François Hollande ont remis la France en
capacité de compétitivité.
De plus, un
tel « engagement pour l’alternance » traduirait soit une résignation
à l’échec, soit une volonté de remettre les rênes du pays entre les mains de la
Droite.
Il y a
mieux à faire pour un électeur de gauche et je me réjouis que certains, après
avoir suivi le débat télévisé du 13 octobre dernier réunissant les 7 candidats
à la primaire de la Droite, aient mieux appréhendé les intentions de chacun des
candidats à la fonction présidentielle et aient renoncé à leur intention de
voter avec les électeurs de droite.
Aujourd’hui,
et même si les sondages sont défavorables pour François Hollande, même si l’interprétation
de ses propos entraîne des inquiétudes et des critiques violentes, l’objectif
demeure de gagner le 1er tour de la présidentielle. N ’anticipons
pas sur le 2ème tour avant d’avoir créé les conditions permettant d’y
être.
On ne le répétera jamais assez : seuls les deux candidats du 1er tour
arrivés en tête peuvent prétendre être au 2ème tour.
Alors, l’évidence
saute aux yeux de tout citoyen préférant la Gauche à la Droite : il faut
tout faire pour éviter que l’extrême droite et la Droite s’affrontent au 2ème
tour, comme en 2002.
Pour ce
faire, la première des conditions est de mettre en sourdine les critiques de
telle ou telle composante de la gauche française à l’égard du Président de la République. Ceux qui
continueront dans ce registre seront des auxiliaires de la Droite.
Il faut
ensuite avoir un candidat capable, à partir du bilan positif du quinquennat en
cours, de poursuivre les réformes engagées.
François
Hollande affichera ses intentions selon un calendrier qu’il s’est fixé. Celles et
ceux qui souhaitent qu’il soit candidat pour un second quinquennat manifestent
parfois un peu d’impatience.
« Il
faut donner du temps au temps » disait François Mitterrand. Dans le cas
présent, cette formule a toute sa valeur.