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vendredi 21 octobre 2016

Policiers en colère

La colère est mauvaise conseillère, nous dit le vieil adage.

Rares sont aujourd’hui les catégories sociales qui n’ont pas de raisons d’être en colère. Ce qui compte alors c’est d’abord d’analyser les causes de ces colères. Elles sont bien connues : notre société est en crise. Les difficultés économiques ont créé, depuis plusieurs années, un contexte social et culturel qui suscite une grande insatisfaction. Cela mène parfois à des expressions de colère.

Aujourd’hui, ce sont des policiers qui manifestent. Ils ont de bonnes raisons pour le faire, ne seraient-ce que les agressions dont ils sont l’objet lorsqu’ils interviennent pour assurer le maintien de l’ordre public menacé par le terrorisme ou la délinquance.

Les moyens supplémentaires considérables mis en œuvre depuis quatre ans sont jugés insuffisants. Le budget 2017, en discussion actuellement à l’Assemblée Nationale, en apportera encore.

Il est vrai, faut-il le rappeler, qu’il fallait remédier à une situation déplorable, conséquence d’une politique irresponsable : suppression de postes, changement dans l’organisation avec la fin de la police de proximité pour ne citer que ces deux exemples.

Mais là encore, il convient d’intégrer dans l’analyse le temps nécessaire pour que les changements engagés aient des conséquences. La formation indispensable d’un policier pour qu’il exerce sa mission décale forcément de plusieurs mois son intervention sur le terrain.

Les policiers, en colère aujourd’hui, doivent prendre en compte la globalité du traitement du problème posé. Depuis 2012, la sécurité a fait partie des priorités de la politique menée par François Hollande.

Le métier de policier est difficile, surtout si on privilégie la protection et l’assistance aux personnes menacées dans leur vie et dans leurs biens. Il est plus pénible encore depuis quelques mois, conséquence de l’état d’urgence.

Chacun d’entre nous doit avoir cela présent à l’esprit.

Manifester est un droit constitutionnel. Il y a cependant des règles de droit que les policiers doivent être les premiers à respecter. Or, force est de constater que ce n’est pas toujours le cas.

Si leurs revendications sont légitimes, la manière de les exprimer, depuis quelques jours, ne l’est pas. La République a des règles. Ceux qui s’en écartent prennent le risque de la fragiliser.

Le Président de la République va recevoir les organisations syndicales représentatives. Il est temps de passer de la colère au respect de nos institutions.