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jeudi 18 septembre 2025

Journée d’action

C’est ainsi que l’on dénomme une journée de revendications marquée par des manifestations à travers le pays. Ce mouvement ne relève pas d’une génération spontanée. Il a été annoncé et préparé par les organisations syndicales représentatives. C’est un moment important qui traduit l’immense insatisfaction de l’opinion devant la dégradation du contexte social telle que nous la subissons depuis 2017.

Entre 2012 et 2017, au cours du quinquennat de François HOLLANDE, les mesures sociales mises en œuvre ont amélioré la situation des salariés : 

- prise en compte de la pénibilité et retraite dès 60 ans pour les personnes ayant toutes les annuités et ayant exercé un métier pénible ; 

- généralisation de la complémentaire santé financée par l’employeur ;

- encadrement du temps partiel et limitation plus stricte des CDD ;

- représentation des personnels dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 5000 salariés ;

- réforme de la formation professionnelle et création du compte personnel de formation.

La liste n’est pas exhaustive et doit être assortie du rappel de la situation économique d’alors : reprise de la croissance partie de 0 % en 2012 pour s’établir à 2 % en 2017, déficit public revenu à 3 % du PIB, reprise de l’investissement dans les entreprises. 

Le  Président  de  la  République  élu  en  2017  a  mis  en  œuvre  la théorie du « ruissellement » : les richesses accumulées par certains allaient bénéficier à tous. Il a aussi fait de la politique de l’offre, c’est-à-dire la création d’un cadre fiscal très favorable aux entreprises, sans contrepartie, l’alpha et l’oméga d’une politique économique qui a, en réalité, creusé les inégalités. 

Les conséquences se vérifient à chaque sondage au cours desquels les Français expriment leur insatisfaction. Elles se concrétisent à travers des mouvements inorganisés comme le « bloquons tout » du 10 septembre dernier, mouvement dont le résultat n’est pas évident.

A l’inverse, cette journée d’action a été décidée et préparée par toutes les organisations syndicales, corps intermédiaires méprisées par la macronie. Elle a reçu le soutien de la Gauche et du Parti Socialiste en particulier. C’est dire que cette journée devrait être une nouvelle étape d’un changement en devenir.

Le nouveau Premier Ministre « consulte ». Ses interlocuteurs, le PS notamment, sont sortis de ces rencontres très circonspects. On ne voit pas vraiment apparaître la traduction de la volonté de rupture « dans la forme et dans le fond » annoncée par Sébastien LECORNU dès sa nomination. On  imagine  mal  Monsieur  MACRON  accepter  de  laisser « détricoter » la politique libérale et antisociale qu’il a mise en œuvre depuis 8 ans.

C’est pourtant ce qu’attendent les Françaises et les Français et c’est ce que diront les manifestants d’aujourd’hui. S’ils sont entendus par l’exécutif et que la « rupture » est réelle, la censure a priori ne s’imposera pas. Dans le cas contraire, elle se justifiera.