« Le courage c’est d'aller à l’idéal et de comprendre le réel » déclarait Jean JAURÈS dans son discours à la jeunesse, en 1903. Il ajoutait : « c’est de ne pas faire écho aux huées fanatiques ». Les participants à la « fête de l’Humanité » ce week-end auraient dû se rappeler ces propos.
L’Humanité est le journal fondé par Jean JAURÈS en 1904, récupéré par les Communistes majoritaires au congrès de Tours en 1920, congrès qui a entraîné la scission avec les Socialistes de Léon BLUM. On ne pouvait donc que se réjouir de la participation du PS et de son Premier Secrétaire à cette manifestation. C’était sans compter sur le comportement de la « mélenchonie », hostile à la Démocratie et à la République.
Les Insoumis ont fait une nouvelle démonstration de leur non-appartenance à la Gauche responsable. En faisant huer Olivier FAURE et en accusant les Socialistes de trahir ils rappellent les heures les plus sombres des attaques subies par la social-démocratie depuis plus d’un siècle. Il est évident que l’idéal évoqué par Jean JAURÈS c’est la Démocratie, les libertés, la solidarité, autant de valeurs ignorées par Jean-Luc MÉLENCHON et ceux qui l’entourent. Leur objectif est clair : arriver au pouvoir par tous les moyens et d’abord la violence verbale.
La réalité est tout aussi évidente. La « destitution » du Président de la République, impossible d’un point de vue institutionnel, sa démission, complètement exclue de par le caractère du personnage, ne réglerait en rien les problèmes de la France et des Français. Ce qu’il nous faut, c’est davantage de justice sociale et de justice fiscale. La politique menée depuis huit ans l’a malmenée au plus haut point. L’Assemblée Nationale élue en 2024 n’est que la traduction de la volonté du peuple. Certes, il n’y a pas de majorité absolue telle qu’on l’a connue dans un passé encore récent. Aujourd’hui, l’heure est à la recherche d’un compromis permettant au Gouvernement de diriger le pays. Là aussi, la dissolution de l’Assemblée Nationale poserait davantage de problèmes qu’elle n’en résoudrait.
Tout va donc dépendre de la manière dont le nouveau Premier Ministre va mettre en œuvre la rupture annoncée. Les Socialistes font des propositions d’ordre budgétaire. Elles s’inscrivent tout naturellement dans leur volonté de répondre à l’attente de nos concitoyens en matière de pouvoir d’achat, de santé, de formation. Ce n’est donc pas trahir l’idéal des valeurs de la Gauche que d’essayer, avec un gouvernement de droite, d’obtenir des avancées sociales significatives. Si cet objectif n’est pas atteint, la censure n’est pas à exclure avec tous les risques qu’elle est susceptible d’entraîner.
Nous sommes à un moment de notre Histoire où la conjonction des extrêmes pourrait conduire la France dans une impasse. « La vie politique, ce n’est pas que des slogans » a rappelé le Premier Secrétaire du PS. Les hommes et les femmes de gauche ne doivent pas accepter le sectarisme des Insoumis mais soutenir la démarche responsable des Socialistes.