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jeudi 10 juillet 2025

Extrême-droite et justice

Le Rassemblement National, symbole de l’extrême-droite fasciste, xénophobe et raciste est, une fois de plus, concerné par une procédure judiciaire.

Il s’agirait cette fois de prêts attribués à ce parti et à ses candidats aux dernières élections législatives dans des conditions non-conformes à la législation en vigueur. Ce n’est pas la première fois que cette organisation qui prétend toujours « laver plus blanc que blanc » est impliquée dans des détournements de fonds publics ou dans des financements illégaux. Marine LE PEN a fait l’objet d’une condamnation. Elle a été déclarée inéligible et même démise de son mandat de conseillère départementale dans le Pas-de-Calais où elle s’est faite élire, nonobstant le peu d’intérêt qu’elle porte à notre région. Elle a fait appel à ce jugement et a déposé un recours devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui a rejeté sa demande.

Comme souvent en pareil cas, ceux qui sont l’objet de poursuites judiciaires crient au scandale, à l’acharnement, et dénoncent le pouvoir exorbitant des juges. Jean-Luc MÉLENCHON, en son temps, avait utilisé les mêmes arguments lorsqu’une perquisition avait été faite au siège de LFI en 2018. Or, dans l’Etat de droit qui est le nôtre, les juges ne font qu’appliquer les lois votées par le Parlement. Il existe des voies de recours, appel, cassation, CEDH lorsque la personne condamnée estime l’avoir été injustement. En d’autres termes, notre système judiciaire est la garantie du respect du droit et de nos libertés.

Cette affaire est l’occasion de rappeler que le RN a dans ses cartons une réforme du recrutement des magistrats qui, si elle était mise en œuvre, amènerait à confier le sort des citoyens accusés à des personnes partiales dont l’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique ne serait plus garantie. Celles et ceux qui douteraient encore des menaces qui pèseraient sur la Démocratie, sur la République et ses institutions doivent prendre conscience que ce RN est en réalité un rassemblement de personnes dangereuses qu’il importe de combattre avec détermination. 

La justice va suivre son cours. Tant que la condamnation n’est pas prononcée, l’innocence est présumée. Cela n’interdit pas, bien au contraire, de rechercher et de proposer les voies et moyens qui amèneraient une baisse de l’intérêt que porte un nombre trop important de nos concitoyens à l’extrême-droite, 33 % aux élections législatives de 2024. L’analyse des causes d’une telle audience doit être menée avec plus de vigueur et de rigueur par la Gauche et le Parti Socialiste. C’est vrai pour la France mais aussi dans de nombreux Etats-membres de l’Union Européenne. A partir de là, des mesures entraînant davantage de solidarité et de justice sociale permettront de convaincre les électrices et électeurs du RN que leur avenir ne passe pas par un soutien à des tricheurs et des voleurs. 


lundi 7 juillet 2025

Le programme d’abord

Au lendemain du congrès de Nancy, le Parti Socialiste a mis en place ses organismes de fonctionnement interne, tant au plan national que départemental. Le Premier Secrétaire, Olivier FAURE, réélu avec une faible différence avec le résultat obtenu par l’autre candidat, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, a proposé aux représentants des autres textes d’orientation de participer à la direction du Parti. Tout cela va dans le bon sens et permet un rassemblement de tout le PS, gage de réussite potentielle aux échéances électorales à venir, les municipales en 2026 et la présidentielle en 2027.

Avec, semble-t-il, la même volonté de bien préparer l’avenir à court et moyen terme, des chantiers programmatiques ont été ouverts. Demeure cependant toujours posé le problème de la relation avec Jean-Luc MÉLENCHON et ceux qui l’entourent. Le discours ambigu d’Olivier FAURE au congrès de Nancy laisse planer le doute sur ses intentions. Il semble avoir confondu, volontairement ou non, la direction des Insoumis et les électrices et électeurs qui ont voté pour Jean-Luc MÉLENCHON en 2022 et pour les candidats LFI aux élections législatives de 2022 et 2024.

Ces derniers doivent être entendus dans leur volonté qu’ils expriment à travers leurs votes d’obtenir des réponses à leurs problèmes de pouvoir d’achat, de justice sociale, en un mot de changement en profondeur de la politique menée depuis 2017. Il est évidemment nécessaire, indispensable, d’expliquer à ces électrices et électeurs que les réponses ne peuvent être apportées qu’à travers une politique de gauche responsable. « Aller à l’idéal mais prendre en compte la réalité » nous disait Jean JAURÈS il y a plus d’un siècle. Cette conception demeure toujours d’actualité dans un monde confronté à de nombreuses incertitudes qui découlent des situations de guerre, des volontés hégémoniques, des conséquences du réchauffement climatique notamment.  

Les dirigeants de LFI ne prennent pas en compte cette réalité et leurrent l’opinion  en  faisant  croire  que  les  solutions  découleront  de  la fracture. Il n’y a rien à attendre de ces dirigeants pour qui la démocratie interne n’existe pas. Leur mode de fonctionnement à partir de la parole d’un « gourou » et de quelques-uns de ses adeptes serait dangereux s’il était transposé dans notre organisation institutionnelle. 

Il est indispensable pour la Gauche que ses différentes composantes discutent entre elles. Il ne faut cependant pas « aller plus vite que la musique ». Or c’est l’impression qui se dégage à l’issue d’une réunion qui s’est tenue le 2 juillet dernier, à l’initiative de Lucie CASTETS qui ne représente qu’elle-même, et qui a lancé le Front Populaire 2027. Il y avait des absents. Les Communistes, Raphaël GLUCKSMANN et Place Publique n’étaient pas au rendez-vous. Une telle initiative aurait dû faire l’objet d’une discussion préalable au sein de la direction du PS. Un tel rassemblement ne peut pas se réaliser seulement pour désigner une personne. Le plus important est d’arrêter un programme commun de gouvernement avant de choisir son incarnation.

Avec seulement un peu plus de 40 % d’approbation de l’orientation qu’il a proposée, Olivier FAURE ne peut pas ne pas tenir compte de l’attente de l’ensemble des militants socialistes.