Au lendemain du congrès de Nancy, le Parti Socialiste a mis en place ses organismes de fonctionnement interne, tant au plan national que départemental. Le Premier Secrétaire, Olivier FAURE, réélu avec une faible différence avec le résultat obtenu par l’autre candidat, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, a proposé aux représentants des autres textes d’orientation de participer à la direction du Parti. Tout cela va dans le bon sens et permet un rassemblement de tout le PS, gage de réussite potentielle aux échéances électorales à venir, les municipales en 2026 et la présidentielle en 2027.
Avec, semble-t-il, la même volonté de bien préparer l’avenir à court et moyen terme, des chantiers programmatiques ont été ouverts. Demeure cependant toujours posé le problème de la relation avec Jean-Luc MÉLENCHON et ceux qui l’entourent. Le discours ambigu d’Olivier FAURE au congrès de Nancy laisse planer le doute sur ses intentions. Il semble avoir confondu, volontairement ou non, la direction des Insoumis et les électrices et électeurs qui ont voté pour Jean-Luc MÉLENCHON en 2022 et pour les candidats LFI aux élections législatives de 2022 et 2024.
Ces derniers doivent être entendus dans leur volonté qu’ils expriment à travers leurs votes d’obtenir des réponses à leurs problèmes de pouvoir d’achat, de justice sociale, en un mot de changement en profondeur de la politique menée depuis 2017. Il est évidemment nécessaire, indispensable, d’expliquer à ces électrices et électeurs que les réponses ne peuvent être apportées qu’à travers une politique de gauche responsable. « Aller à l’idéal mais prendre en compte la réalité » nous disait Jean JAURÈS il y a plus d’un siècle. Cette conception demeure toujours d’actualité dans un monde confronté à de nombreuses incertitudes qui découlent des situations de guerre, des volontés hégémoniques, des conséquences du réchauffement climatique notamment.
Les dirigeants de LFI ne prennent pas en compte cette réalité et leurrent l’opinion en faisant croire que les solutions découleront de la fracture. Il n’y a rien à attendre de ces dirigeants pour qui la démocratie interne n’existe pas. Leur mode de fonctionnement à partir de la parole d’un « gourou » et de quelques-uns de ses adeptes serait dangereux s’il était transposé dans notre organisation institutionnelle.
Il est indispensable pour la Gauche que ses différentes composantes discutent entre elles. Il ne faut cependant pas « aller plus vite que la musique ». Or c’est l’impression qui se dégage à l’issue d’une réunion qui s’est tenue le 2 juillet dernier, à l’initiative de Lucie CASTETS qui ne représente qu’elle-même, et qui a lancé le Front Populaire 2027. Il y avait des absents. Les Communistes, Raphaël GLUCKSMANN et Place Publique n’étaient pas au rendez-vous. Une telle initiative aurait dû faire l’objet d’une discussion préalable au sein de la direction du PS. Un tel rassemblement ne peut pas se réaliser seulement pour désigner une personne. Le plus important est d’arrêter un programme commun de gouvernement avant de choisir son incarnation.
Avec seulement un peu plus de 40 % d’approbation de l’orientation qu’il a proposée, Olivier FAURE ne peut pas ne pas tenir compte de l’attente de l’ensemble des militants socialistes.