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jeudi 1 mai 2025

Premier mai

Si le 1er mai est d’abord la fête des travailleurs et travailleuses, c’est aussi une journée du souvenir. Comment, en effet, ne pas se rappeler l’histoire de cette journée de revendications sociales qui plonge ses racines dans le massacre survenu à Chicago, aux Etats-Unis, en 1886. A cette époque, on se battait pour la journée de huit heures et lors de la manifestation des grévistes, deux manifestants ont été tués par la police.

La France et le Nord en particulier ont connu une drame encore plus violent le 1er mai 1891 lorsque l’armée a tiré sur la foule, tuant neuf participants à une manifestation revendicative et festive pour la journée de huit heures.

Souvenir donc et hommage à toutes celles et à tous ceux qui, depuis 139 ans mènent des actions pour exiger davantage de justice sociale. Au fil des années, ces demandes ont été entendues et des avancées ont permis d’instaurer des mesures de solidarités et de protection des salariés. Ces mesures sont essentiellement dues à la Gauche et aux Socialistes lorsqu’ils ont exercé des responsabilités gouvernementales. Mais il reste encore beaucoup à faire et c’est tout l’enjeu des échéances à venir, qu’elles soient internes pour les organisations politiques de gauche ou qu’elles concernent tous les citoyens appelés aux urnes pour le renouvellement de nos institutions.

Pour les Socialistes, leur prochain Congrès sera l’occasion de dire s’ils entendent gouverner ou non. La démonstration a été faite au cours des 139 années précédemment évoquées que des avancées sociales significatives ont eu lieu lorsque la Gauche était au pouvoir. Ce fut le cas avec le Front Populaire en 1936, au cours des deux septennats de François MITTERRAND, avec le Gouvernement de Lionel JOSPIN et pendant le quinquennat de François HOLLANDE. Si le PS a joué un rôle important au sein de la Gauche, ses dirigeants ont toujours voulu associer toutes ses composantes pour mettre en œuvre des mesures de progrès social que la Droite, dans le cadre de l’alternance, n’a globalement pas remis en question.

Dans l’opposition et sans majorité à l’Assemblée Nationale, les députés socialistes ont démontré qu’ils avaient le sens des responsabilités en ne votant pas le budget et en ne censurant pas systématiquement le Gouvernement.

Aujourd’hui, il importe de rappeler le caractère indispensable de l’union et du rassemblement. L’éventualité d’un système électoral à la proportionnelle rendra encore plus nécessaire la recherche du compromis comme on l’observe régulièrement en Allemagne. Dans l’histoire de ce pays, les socio-démocrates du SPD ont conduit des politiques comparables à celles des socialistes français. Leur faire aujourd’hui le reproche d’avoir amené HITLER et le nazisme au pouvoir au prétexte qu’ils n’avaient pas voulu censurer le gouvernement centriste en 1930-1932 est une accusation grave. Elle l’est d’autant plus qu’elle émane d’Olivier FAURE, Premier Secrétaire du PS, qui aspire à être reconduit en dévalorisant les analyses de celles et de ceux qui, à l’intérieur du parti, préconisent d’abord la recherche du compromis avec le Gouvernement BAYROU plutôt que de le censurer.

Comparaison n’est pas raison. Une telle référence pleine de sous-entendus n’a pas sa place dans le débat.