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jeudi 22 mai 2025

Laïcité

C’est depuis 120 ans que notre République est garante d’un principe fondamental, la laïcité.  La  loi  de  1905,  toujours  en  vigueur,  est formelle : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes ». C’est dire qu’en France, on a librement le droit de croire en l’existence d’un Dieu mais qu’on a également le droit de ne pas y croire.  Cette même loi entérine la séparation des Eglises et de l’Etat. Cela signifie que les religions, les références à des croyances ne peuvent en aucun cas être mêlées au fonctionnement des institutions de notre République. C’est valable pour tous les services publics relevant de l’Etat mais aussi pour les collectivités territoriales.

Un rapport consacré à l’islam politique en France a été établi par deux hauts-fonctionnaires, un préfet et un ambassadeur. Il vient d’être remis au Président de la République. Il a été porté à la connaissance d’un Conseil de défense réuni hier par le Chef de l’Etat. Il évoque entre autres « le danger d’un islamisme municipal ». Il est en effet tentant pour des candidats aux élections de rechercher le soutien de citoyens organisés en groupe à partir de leur appartenance à une religion. Le communautarisme qui en découle a une capacité à influencer, voire à jouer un rôle dans l’organisation de notre vie collective. C’est dire l’importance du rappel et du respect de ce principe fondamental de laïcité. 

La France a, sur ce sujet, une position originale. Dans de nombreux pays, l’approche est différente. Aux Etats-Unis, le nouveau Président prête serment sur la Bible. La devise américaine, « In god we trust » figure sur les billets de banque et les pièces de la monnaie américaine, le dollar. Dans beaucoup d’Etats, les séances du Parlement commencent par une prière. Dans ces pays, la laïcité n’est pas une valeur de référence.

Ce n’est pas tomber dans « l’anti-déisme » que de rappeler encore et toujours que la croyance en une religion relève de la conscience de chacun et qu’elle ne peut, en aucun cas, être un moyen d’action politique. Or, malheureusement, trop de drames, trop de guerres ont eu lieu et se déroulent encore sur des fondements de croyance. C’est vrai quelle que soit la religion monothéiste concernée. Condamner les attentats contre Charlie-Hebdo ou au Bataclan en 2015, ce n’est pas faire de l’islamophobie. Dénoncer les crimes de NETANYAHU à Gaza, ce n’est pas manifester de l’antisémitisme. Réprouver les agressions sexuelles de prêtres contre des enfants ne fait pas des réprobateurs des anticléricaux.

Dans ce contexte, les adversaires des religions, libres penseurs, athées, rationalistes, peuvent manifester leur opposition aux croyances religieuses. Leur « liberté de conscience » évoquée dans la loi de 1905 le permet. La Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 à laquelle il est fait référence dans notre Constitution leur permet d’exprimer leur point de vue en toute liberté. C’est à chacun d’entre nous, en pleine conscience et par notre libre-arbitre de se positionner en luttant contre l’entrisme dont certains font une religion.

Le prosélytisme n’a pas sa place dans la vie politique. Tout républicain, attaché aux valeurs portées par ce système politique, a le devoir de défendre la Laïcité.