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jeudi 24 avril 2025

Un avenir incertain

Nos institutions donnent un moyen de s’opposer à la politique mise en œuvre par le gouvernement : la motion de censure qui, si elle est adoptée par la majorité des députés, entraîne automatiquement la démission du gouvernement en place et la nomination d’un nouvel exécutif. C’est ce qui s’est produit le 4 décembre dernier lorsque le Gouvernement BARNIER a été renversé.

La composition actuelle de l’Assemblée Nationale résulte des élections législatives de juin 2024 qui ont suivi la dissolution décidée par le Chef de l’Etat, dans le cadre de ses prérogatives constitutionnelles. L’usage de ces prérogatives n’exclut pas de s’appuyer sur une analyse politique que ne semble pas avoir menée l’actuel Président de la République. 

En effet, l’échec évident de son camp aux élections européennes, les résultats obtenus par l’extrême-droite dans ces mêmes élections ne pouvaient que rendre possible une arrivée au pouvoir du « lepénisme » avec un échec confirmé de la macronie. La réalité s’est avérée encore plus complexe : il n’y a pas de majorité gouvernementale pour soutenir sans équivoque le Gouvernement qui est à la merci d’un vote de censure.

Alors, que faire si ce n’est « louvoyer », pratique dans laquelle François BAYROU est assurément un expert. C’est le propre du centrisme qui, comme son nom l’indique, le centre, est généralement peu représentatif. Si l’un des siens est nommé Premier Ministre, il lui faut donc rechercher en permanence une majorité. Cela crée un climat d’incertitudes qui pèse lourdement sur la politique française.

Dans ce contexte, les députés socialistes ont pleinement exercé leurs responsabilités. Ils n’ont pas voté la motion de censure proposée par les mélenchonistes pour éviter un non-vote du budget qui aurait entraîné un blocage de l’utilisation des moyens financiers de l’Etat en direction des collectivités territoriales et de tous les services publics, enseignement, santé et de nombreux autres, attendus par nos concitoyens. Parce que ce budget ne répondait pas aux besoins des Français, les députés socialistes ont confirmé leur opposition au gouvernement en votant contre. La droite, l’extrême-droite et la macronie ont néanmoins permis son adoption.

Aujourd’hui, le débat reste ouvert chez les socialistes : faudra-t-il ou non voter une motion de censure ?

L’état actuel de la composition de l’Assemblée Nationale ne permet pas à un Gouvernement de trouver une majorité pour le soutenir. Faut-il alors provoquer une nouvelle dissolution, qui ne peut se produire qu’à partir du 10 juin prochain ? On mesure bien toutes les incertitudes qui surgissent. Empêcher l’extrême-droite d’arriver au pouvoir, rassembler la gauche pour gouverner et donc conclure des alliances électorales, proposer une politique alternative, tels sont les sujets que doivent traiter les Socialistes. Le congrès de Nancy, dans moins de deux mois, en sera l’occasion.