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lundi 14 avril 2025

Les services publics sont menacés

Ainsi, le Gouvernement verse au débat public son projet de diminuer de 40 milliards ce qu’on appelle les dépenses publiques. Il s’agit en fait, derrière ce vocable, de réduire les services rendus à la population par l’Etat et les collectivités territoriales. Pour ces dernières, c’est en fait l’Etat et le Gouvernement qui décideront puisque les assemblées locales élues n’ont quasiment plus la possibilité de décider de la hauteur des impôts dits locaux. C’est l’Etat qui impose sa loi à travers les dotations qu’il octroie aux communes, départements et régions. On a vu comment elles ont déjà été réduites drastiquement cette année au moment du vote du budget. C’est l’action des parlementaires socialistes, en janvier dernier, qui en a atténué les effets en menaçant de voter une motion de censure s’ils n’étaient pas entendus.

Cette intention du Gouvernement de réduire les services publics s’accompagne de sa volonté de ne pas recourir à l’impôt pour disposer de recettes complémentaires. C’est une ineptie si l’on veut bien considérer que le produit de l’impôt ne provient pas seulement de ce qui est prélevé à la source sur les salaires ou les retraites. Il y a d’autres moyens pour alimenter le budget de l’Etat, ne serait-ce que de faire payer davantage ceux qui disposent de revenus conséquents et les actionnaires des entreprises qui perçoivent des dividendes importants. Mais nous avons à la tête du pays un exécutif libéral qui se refuse à mettre en œuvre des mesures de justice fiscale.

On ne sait pas encore sur quoi porteront ces réductions. On sait par contre ce que sont les services publics : éducation, santé, protection sociale, sécurité, défense, transports, équipements collectifs, infrastructures pour n’en citer que quelques-uns. On sait pertinemment que la plupart de ces services ne répondent pas suffisamment aux besoins de la population, et on envisage encore de les diminuer. On marche sur la tête. 

Nous subissons en fait les conséquences du « quoiqu’il en coûte » du Président de la République, dépenses importantes mais nécessaires certes, mais non compensées par des recettes nouvelles et complémentaires. On a là la démonstration de la divergence fondamentale entre libéralisme économique et justice sociale. L’alternance politique devient de plus en plus indispensable afin de rétablir dans notre pays davantage d’équité. 

Pour ce faire, la Gauche qui peut mettre à son actif toutes les avancées sociales que la France a connues depuis un siècle doit s’employer à convaincre les Français de sa capacité à « changer la vie », pour reprendre le message de 1981. Au sein de cette Gauche, les Socialistes ont l’impérieux devoir de s’organiser pour entraîner ce mouvement de l’opinion en faveur du changement. Ils doivent profiter de leur congrès de juin prochain pour clarifier leurs objectifs et leurs alliances et pour proposer un programme d’action gouvernementale qui fasse de la défense des services publics la priorité. 

S’ils y parviennent, tout sera possible.