L’action politique, dans une Démocratie, ne peut être que collective, jamais individuelle. Se dispenser de cette discipline, c’est permettre à ses adversaires qui portent des mesures à l’opposé de celles que l’on aspire à mettre en œuvre de se renforcer. On observe qu’à l’intérieur des organisations politiques il en est qui s’exonèrent de cette obligation, celle de la volonté majoritaire.
Appartenir à un parti, c’est en accepter les règles même si celles-ci obligent à des votes que l’on désapprouve. Certaines personnes, non engagées dans une formation politique, ne comprennent pas ce qui peut s’apparenter à une contrainte. On en revient aux premières considérations de ce billet : le collectif l’emporte sur l’individuel.
Si nous évoquons ainsi cette théorie de base de l’adhésion à un parti et des conséquences qui en découlent c’est parce que, hier encore, des députés socialistes ont voté la motion de censure du gouvernement déposée par les Insoumis et cela malgré la décision du Bureau National du Parti Socialiste de ne pas la voter. Cette décision a été prise sans ambiguïté, 59 voix contre 4. Ne pas la respecter contribue à l’affaiblissement de sa famille politique, non seulement vis-à-vis des adversaires mais aussi vis-à-vis de ses concurrents. Les 8 députés fautifs, représentants le Parti Socialiste, ont dû apprécier les propos de Jean-Luc MÉLENCHON, hier soir, dans une réunion publique à Angers.
Celui-ci, contestant la décision socialiste de ne pas voter sa motion de censure, s’est livré à une attaque en règle, recourant comme à son habitude à l’invective et à l’injure. Depuis sa rupture avec le PS en 2008, il n’a eu d’autre stratégie que celle de cracher sur le parti qui, pourtant, l’avait fait roi en lui permettant d’exercer des mandats électifs nationaux et même d’être Ministre dans le Gouvernement de Lionel JOSPIN. Mais c’est ainsi : la trahison n’a pas de limite.
Les députés socialistes qui ont respecté la décision de leur parti ont fait le bon choix. Ce choix ne remet pas en question l’appartenance du PS au Nouveau Front Populaire. Le NFP est une alliance électorale qui aura permis l’élection de 66 députés socialistes. Le NFP est également porteur de propositions. Certaines ont été reprises par le Gouvernement dans le budget 2025 parce que le PS et ses responsables ont discuté avec détermination avec l’exécutif.
Jean-Luc MÉLENCHON n’a pas mission d’excommunier celles et ceux qui ne se plieraient pas à ses diktats. Il l’a fait dans un passé récent, au lendemain des élections présidentielles de 2017 et 2022. Il a profité d’un rapport de forces en sa faveur. Ce n’est plus le cas désormais. Tous les Socialistes doivent le comprendre et, sans triomphalisme, défendre le rassemblement de la Gauche pour les échéances électorales à venir.
Entre 2012 et 2017, des « frondeurs » ont voulu marquer leurs différences. On voit où cela nous a conduits. Dans l’opposition aujourd’hui, majoritaires demain, les Socialistes ont besoin d’unité. Jouer les francs-tireurs ne sert pas l’action collective.